Petite faiseuse de livres (la) - Partie 2 Vol.1 : Critiques

Honzuki no Gekokujô ~Shisho ni Naru Tame ni wa Shudan wo Erandeiraremasen~ Dai 2-bu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Février 2022

Près d'un an après la conclusion de son très réussi premier arc, l'adaptation manga de La Petite Faiseuse de Livres, alias Ascendance of a Bookworm ou Honzuki no Gekokujô, a enfin repris du service aux éditions Ototo en ce mois de février avec l'arrivée simultanée des deux premiers volumes du deuxième arc. Une suite achevée en 6 tomes, qui fut prépubliée au Japon entre 2018 et 2021 dans le magazine Comic Corona de l'éditeur TO Books (également éditeur japonais du light novel), et où, pour notre plus grand bonheur au vu de son trait et de sa passion pour le light novel d'origine, on retrouve encore la mangaka Suzuka. Signalons toutefois qu'au Japon les adaptations manga des parties 3 et 4 sont déjà en cours depuis 2018 et 2020, en ayant été confiées à des mangakas différents. Espérons que celles-ci sortiront aussi en France le moment venu !

Rappelons que l'oeuvre est, à l'origine, un light novel écrit depuis 2013 par Miya Kazuki et illustré par You Shiina, qui compte déjà 29 tomes actuellement, et qui a tout récemment été lancé en France aux éditions LaNovel. Sa popularité a explosé à l'international via son adaptation animée, dont la partie 1 et la partie 2 ont été diffusées en France sur Crunchyroll en automne 2019 puis au printemps 2020, tandis qu'une troisième partie est prévue à partir du mois d'avril 2022. Le deuxième arc du manga adapte, très logiquement, la deuxième grande partie de l'oeuvre, correspondant aux volumes 4 à 7 du light novel et à la saison 2 de l'anime.

A la fin du premier arc, malgré l'hostilité du Père Supérieur à son égard, Maïn a obtenu gain de cause après une discussion animée au Temple, et s'apprête désormais à vivre une toute nouvelle existence en ce lieu saint, en tant qu'apprentie prêtresse en robe bleue. A terme, cela pourrait lui servir sur différents plans: aider sa famille, soigner sa maladie, rendre sa magie utile... et, avant tout, assouvir sa passion des livres grâce à la bibliothèque du Temple, ce qui occasionnera déjà quelques notes d'humour ! Mais en premier lieu, notre petite héroïne se doit de découvrir le fonctionnement du temples, et de s'acclimater à ce nouveau cadre.

C'est vraiment à cela que s'attèle l'essentiel de ce premier volume, au fil duquel Suzuka, grâce à une narration toujours aussi soignée et à un dessin toujours aussi précis jusque dans les décors du Temple, s'applique à tout poser avec efficacité. Car Maïn a effectivement beaucoup de choses à découvrir sur ce nouveau lieu où elle va désormais passer l'essentiel de son temps. Au gré de certains premiers moments importants comme la rencontre commerciale de Benno avec le grand Prêtre, il lui faudra prendre connaissance et conscience des différentes tâches qui lui incombent, en tant qu'apprentie prêtresse mais aussi en tant qu'assistante du Grand Prêtre, entre les précisions sur les différentes divinités de ce monde, les prières, le besoin d'offrir sa magie tout en veillant à ce que cela ne nuise pas à sa santé fragile... Mais c'est surtout certaines habitudes que la fillette va vite devoir assimiler, pour son propre bien, comme le dédain des autres robes bleues qui ne voient pas d'un bon oeil le fait qu'une roturière soit traitée comme une noble, l'importance de ne pas s'afficher dans sa robe bleue en ville afin de ne pas attirer sur elle des tentatives de kidnapping, ou bien sûr tout ce qu'implique son statut de "noble" et de robe bleue.

Et c'est sûrement sur ce dernier point que le récit, ici, se fait déjà le plus intéressant, dès lors que le nouveau statut de Maïn lui confère trois serviteurs, des robes grises apprentis, tous trois bien différents. En attendant de voir plus à l'oeuvre la très caractérielle Délia, petit fille de 8 ans agissant plus comme une espionne du Père Supérieur, l'attention se focalise surtout ici sur le plus âgée des trois, Fran, garçon de 17 ans très attentionné, faisant du mieux qu'il peut, et que l'on prend facilement plaisir à voir évoluer au fil des pages dans son nouveau poste. Mais c'est finalement le troisième du lot, le turbulent Gil, 10 ans, qui finit par intriguer le plus en fin de volume, dès lors que son comportement agressif envers Maïn permet de mettre en exergue un tout autre problème qui aura son importance, à savoir les obligations de notre petite maîtresse envers ses serviteurs (c'est à elle qu'il revient de les nourrir, les loger, les payer) et, derrière, les conditions de vie des enfants de l'orphelinat.

Très soigné, ce début de deuxième arc n'oublie rien des bases et enjeux pour Maïn dans son nouveau quotidien, et nous offre ainsi d'excellentes promesses pour la suite.

Quant à l'édition française, elle est dans la droite lignée de celle de l'arc 1, avec une jaquette toujours aussi soignée, une bonne qualité de papier et d'impression, un lettrage propre, et une traduction claire toujours assurée par Guillaume Draelants.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs