Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 13 Juillet 2022
Le festival du lycée Yasogami bat son plein ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le club de rencontres organisé par la classe de Sôji n'est pas couronnée de succès. Mais le pic de l'événement est atteint lors des concours de beauté : D'un côté, les garçons doivent se travestir quand les filles posent en maillots de bain. Et dans chaque cas, un gagnant surprise viendra assurer les rebondissements ! Le groupe d'enquête de nos héros profite donc d'un peu de répit... avant que le criminel ne refasse parler de lui.
De nouveau, le lecteur profite d'un temps de répit au sein du manga Persona 4, ce neuvième tome venant boucler l'inévitable arc du festival, propre à un bon nombre de tranches de vie lycéen, avec son lot d'humour et de fan-service. Dans cette étape se greffe une halte à l'auberge Amagi, celle gérée par les parents de Yukiko, un autre moyen pour Shûji Sogabe de reprendre les événements calmes du jeu-vidéo pour interpréter à sa sauce toutes les phases d'humour. Et clairement, on sent ici le mangaka inspiré, ce dernier proposant de sympathiques trouvailles et puise dans la coquinerie de certains passages du soft d'Atlus en faisant primer l'absurde sur la nudité, rendant le moment assez croustillant.
Puis, la mélancolie revient au sein de l'histoire, celle-ci abordant le cas sensible de la famille Dôjima. Présentée depuis le premier tome puis ponctuellement développée, la situation atteint ici un point d'orgue et nous fait totalement quitter la loufoquerie des chapitres précédents pour embrasser une dimension plus solennelle et touchante à travers un drame familial présenté avec son lot d’ambiguïté. L'intelligence du mangaka, c'est de coupler cette intrigue avec le grand rebondissement de cet opus, celui d'une nouvelle lettre reçue par Sôji qui mettra le héros face à ses responsabilités, vis à vis de son oncle plus particulièrement. Les moments forts de Persona 4 se regroupent avec pertinence, tandis que les événements prennent une tournure de plus en plus dramatique, menant à diverses réflexions et résolutions pour ce nouvel arc déjà éprouvant sur ses premières pages. Le joueur du jeu, préparé à cet instant, ne peut qu'apprécier l'habilité qu'a Soejima de le raconter en image, tandis qu'un néophyte total sera peut-être chamboulé par ce changement soudain de ton, qui n'en reste pas moins réussi.
Si certains pensaient que le manga Persona 4 piétinait, ce n'est nullement le cas. Après nous avoir régalé d'une halte mettant à l'honneur la tranche de vie dans la bourgade d'Inaba, l'intrigue amorce maintenant une montée en puissance qui sera décisive jusqu'à la fin du récit. Et c'est d'autant plus prenant que l'auteur sait adapter efficacement tous ces éléments. Que l'on soit joueur ou non, on attendra le dixième tome avec impatience !