Perfect World Vol.7 - Actualité manga
Perfect World Vol.7 - Manga

Perfect World Vol.7 : Critiques

Perfect World

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Décembre 2018

Chronique 2
  
Un puissant séisme vient de frapper la région de Matsumoto, et instantanément Kawana s'inquiète pour Ayukawa, seul dans la maison de ses parents, et donc la situation est peut-être très critique à cause de son handicap. Rapidement, l'inquiétude est d'autant plus forte qu'Ayukawa ne donne aucune nouvelle. Pire, Nagasawa, elle-même complètement chamboulée et sur la route avec Koré-Eda pour aller voir Ayukawa, explique par téléphone que ce dernier, s'il est évanoui et sans son cathéter, pourrait en mourir... Avec l'aide de Keigo, Kawana arrivera-t-elle à temps chez Ayukawa ? Et si elle le retrouve, dans quel état sera-t-il ?

Rie Aruga a beau jouer efficacement sur une certaine tension due à l'urgence de la situation et à l'inquiétude de Kawana, de Nagasawa et des autres, il n'y a évidemment pas de réel suspense quant au sort d'Ayukawa, mais l'intérêt de cet événement dramatique est assurément ailleurs, et en premier lieu dans ce que cela permet à la mangaka dans l'abord du thème du handicap en société. Toujours soucieuse d'aborder cet aspect avec réalisme, à grands renforts de documentation (comme elle le dit dans sa postface), Aruga évoque cette fois-ci la situation complexe des handicapés dans ces cas d'urgence, de catastrophe comme un tremblement de terre: mise en danger de la vie à cause de certains besoins spécifiques, difficultés à trouver dans une telle situation un lieu en sécurité et adapté aux handicapés...

Cette application de la mangaka dans l'abord de ce sujet si délicat reste très bonne, mais la catastrophe a également bien d'autres impacts. Des impacts plus psychologiques, poussant Ayukawa autant que Kawana à remettre en question certaines choses, essentiellement concernant eux-mêmes, mais pas que... Les évolutions psychologiques d'après-catastrophe sont, elles aussi, bien décortiquées par l'autrice, qui sait parfaitement faire ressortir les principales remises en question de ses héros, notamment autour de la condition d'Ayukawa ou de certains regrets de Kawana, regrets qui conduisent tout droit vers une toute fin de volume prévisible mais très efficace tant ça arrive avec un certain naturel.

Qui plus est, Aruga ne néglige aucun à côté: l'inquiétude profonde de Nagasawa qui montre encore son amour débordant pour Ayukawa, la bienveillance Koré-Eda pour celle qu'il aime, les conséquences du séisme sur la maison de Keigo et de sa chérie, des nouvelles importantes concernant Maika et Haruto...

Il en résulte un tome important, assez attendu dans ses grandes avancées, mais où la mangaka tire le meilleur du séisme pour continuer d'aborder le sujet du handicap sous un autre jour et pour continuer de travailler et de faire avancer les principales relations sentimentales. Tout en suscitant à quelques reprises une émotion assez naturelle, l'autrice marie ici bien ses principaux axes, et nous laisse sur un profonde envie de lire la suite.
  
  
Chronique 1
  
La région de Matsumoto est frappée par un séisme de magnitude 5. Inquiets pour Ayukawa, Kawana et Keigo décident de partir à sa recherche, tandis que la ville connait une grande agitation. Lors de leurs recherches, Kawana et Keigo apprennent de Nagawa l'importance de retrouver Ayukawa, car contrairement aux personnes valides, le moindre manque d'assistance pourrait lui coûter la vie...

Jusqu'ici, Rie Aruga a toujours su mêler avec une certaine intelligence romance et récit social en s'intéressant à la question du handicap physique. Une formule qu'elle récidive ici avec un grand intérêt puisque dans une première grande partie, il est question des enjeux entourant Ayukawa suite à un fort séisme qui a frappé la région de Matsumoto. La mangaka en profite pour développer avec subtilité les risques pouvant frapper les personnes de handicap physique dans ce genre de situation, créant une certaine intensité dramatique puisqu'on craint pour Ayukawa bien plus que pour les autres personnages qui peuvent rapidement se mettre en sécurité. Une thématique qui ne se limite d'ailleurs pas au moment même du séisme, mais qui est aussi décortiquée dans « l'après », une grande séquence chargée d'émotion puisque l'autrice tente d'y apporter une belle humanité, humanité nécessaire dans ce genre de situation, comme si elle résonnait comme une sorte de prévention douce et poétique.

La prouesse d'écriture de Rie Aruga est d'associer ce développement du sujet du handicap physique à une progression dans la relation entre Kawana et Ayukawa. Parlant du rapport au temps, des regrets et de l'importance du moment présent, le récit de dote de quelques scènes subtilement poignantes, sans trop en faire, et illustrant au grand jour l'importance qu'a Ayukawa pour l'héroïne, et inversement.

L'évolution est d'ailleurs ce qui caractère une grande partie de ce volume sept qui, selon la suite, pourrait s'avérer charnière. L'évolution a lieu du côté des sentiments de Kawana et Ayukawa, mais aussi de leur entourage, par quelques présentations en arrière-plan du point de vue de la famille de la protagoniste, par exemple, mais aussi dans la situation de personnages côtoyés précédemment. Le récit ne fait donc jamais de surplace et ne se complaît pas dans des dilemmes amoureux sentant le réchauffé. Au contraire, chaque interaction a du sens dans l'évolution de cet « amour impossible », de manière à hypothétiquement le concrétiser dans les volumes futurs.

C'est une séquence clef de la fin du tome qui va nous aiguiller vers la fin du tome, non sans émotion d'ailleurs. Le récit ayant joué avec les intérêts sentimentaux des différents personnages, globalement tout attachants, l'avenir du scénario pourra être piqué par une dose d'espoir pour certains, mais d'une certaine mélancolie pour d'autres. Tout en restant fidèle à lui-même, Perfect World continue de progresser dans le bon sens du terme, et reste captivant aussi bien par son traitement de la thématique principale que des relations entre personnages.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs