Pavillon des hommes (le) Vol.6 - Actualité manga
Pavillon des hommes (le) Vol.6 - Manga

Pavillon des hommes (le) Vol.6 : Critiques

Ōoku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Juin 2011

Après 8 mois d'une attente due à une publication japonaise rattrapée, l'heure de découvrir le sixième volume du Pavillon des hommes est enfin arrivée.

Le shôgun Tsunayoshi n'a plus beaucoup de temps à vivre, et doit donner son choix quant à celle qui lui succèdera, entre Tsunanori, depuis peu seigneur du clan Tokugawa de la province de Kii, soutenue par le vieux Keishoin et logiquement favorite, et Tsunatoyo, dont la justesse et la bonté sont encensées par sa suivante Akifusa. Arrivée à la fin d'un règne qu'elle estime ratée aussi bien en tant que mère qu'en tant que dirigeante, ayant été incapable d'offrir une héritière et s'étant, à cause de ses lois insensées, attirée les foudres du peuple au point de retrouver des assassins dans sa couche, Tsunayoshi se montre incapable de choisir. L'heure est alors venue pour Emonnosuke de laisser parler ses sentiments pour consoler le shôgun, et suite à cela, Tsunayoshi parvient enfin à imposer son choix, au risque de décevoir son père...

Le temps suit son cours dans le Pavillon des hommes, porté par la narration imperturbable de Fumi Yoshinaga, et ici, c'est toute une génération qui s'éteint peu à peu, Tsunayoshi voyant partir les unes après les autres tous ceux qui ont été là pour elle, alors qu'elle-même n'aspire plus qu'à rendre l'âme, comme si le destin avait décidé de la torturer jusqu'au bout. Finalement, s'achève le règne d'une femme haïe par le peuple alors qu'elle avait tout pour être aimée. Et en toile de fond, Yoshinaga excelle toujours pour dépeindre les manigances et les tensions régnant autour du shôgun.

Une page se tourne, l'heure est venue pour le nouveau shôgun, Ienobu, de monter sur le trône. Derrière un physique pas forcément avenant, le nouveau shôgun montre une justesse dans son règne qui avait été perdue par Tsunayoshi, et en annulant notamment les lois insensées de cette dernière, elle gagne rapidement la confiance du peuple. Pourtant, le destin ne se montre pas clément, puisque le règne de Ienobu est destiné à s'achever prématurément au bout de trois ans.

La dernière partie du volume revient sur des événements parallèles à la fin du règne de Tsunayoshi, des événements dont on comprend rapidement qu'ils seront indispensables pour la suite de l'oeuvre.
D'un côté, suite à la mort prématurée de ses grandes soeurs, la jeune Yoshimune, 12 ans, est amenée à prendre la tête du clan Tokugawa de la province de Kii.
D'un autre côté, nous découvrons Sakyô, jeune homme qui cache derrière sa grande beauté un grand malaise, forcé à être l'amant de sa propre mère à laquelle il a donné deux enfants, et ne supportant pas que les femmes ne voient en lui qu'un bel étalon. Pourtant, par un coup du sort, un incroyable destin attend le jeune homme, qui, de fil en aiguille, est amené à devenir un favori du futur shôgun Ienobu, devient même le père de l'enfant ce cette dernière, puis est transféré au Pavillon des hommes lorsque le nouveau shôgun est intronisé. Au fil de ces pages, l'auteur nous donne l'occasion de découvrir plus en détails la personnalité de Ienobu, au passé loin d'être toujours joyeux, ce qui explique sans doute en partie son don pour la compassion et toute la dévotion que lui voue sa suivante, Akifusa. Et l'ironie du sort est de mise pour Sakyô, qui, alors qu'il ne supportait pas d'être vu comme un simple étalon par les femmes, devient ici celui du shôgun. Et si Sakyô se plie aux demandes d'Akifusa, infiniment belle et pourtant toujours célibataire tant elle n'a d'yeux que pour se maîtresse, la suivante du shôgun ignore que les sentiments du jeune homme lui sont en réalité adressés. Mais pas le temps de s'inquiéter de cela: à peine commencé, le règne d'Ienobu doit s'achever...

Tensions rivales, secrets et sentiments bien gardés puis qui finissent par se dévoiler... La vie au Pavillon des hommes suit son cours, toujours portée par le ton unique de Yoshinaga, qui dépeint son oeuvre de manière posée, comme une véritable fresque historique. Ici, deux générations de shôgun passent, et l'auteure n'a pas oublié de préparer le terrain pour la suite.

La lecture reste donc délicieuse pour quiconque a aimé les précédents volumes, et pourtant, cette mécanique très élaborée et bien huilée voit apparaître un petit souci de cohérence. En effet, Ienobu, enceinte au moment de son intronisation, est destinée à ne régner que 3 ans. Et pourtant, elle est toujours vivante lorsque que sa fille, la petite Chiyo, a dépassé les 4 ans. En dehors de ce détail, rien ne nuira au plaisir de lecture des amateurs de ce manga unique. Et il va à nouveau sans doute falloir s'armer beaucoup de patience pour découvrir la suite...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs