Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 25 Janvier 2022
A la fois pour éviter des soupçons sur le faux prince Kazunomiya (Chikako) et pour assurer au shogunat un héritier, la jeune et douce shogun Iemochi a adopter un petit garçon du nom de Kamenosuke... mais au fond de Kazunomiya, le trouble reste présent: s'étant désormais parfaitement acclimatée à la vie à Edo (qu'elle détestait pourtant au départ), celle-ci souhaite plus que tout pouvoir se rendre utile auprès de son altesse, avec qui elle a bâti une relation extrêmement forte. C'est ainsi que, en secret d'Iemochi qui poursuit sa diplomatie avec l'Empereur en ces temps de trouble, Kazunomiya entreprend de donner elle-même naissance au futur héritier, en passant à l'acte avec un homme du pavillon, en l'occurrence Kuroki qui a été choisi pour sa situation particulière...
Ce début de tome s'intéresse donc d'assez prêt à Kazunomiya alias Chikako, dont le désir d'être utile auprès de sa précieuse Iemochi la pousse vers une décision cruciale... et celle-ci est tellement déterminée que, si on lui mettait des bâtons dans les roues, elle serait prête à révéler a peuple qu'elle est une femme ! Seulement, une autre question se pose bien vite: que Chikako enfante dans de telles conditions, est-ce vraiment ce que Iemochi voudrait pour sa précieuse amie ? C'est, cependant, un autre événement profondément tragique qui va précipiter l'issue de cette décision de Kazunomiya, ainsi que de nouvelles évolutions capitales à l'échelle du pays...
Ne faisons pas de mystère autour de ce fameux drame, puisqu'en mettant ainsi en scène la mort d'Iemochi si jeune, à seulement 20 ans, des suites du beriberi, Fumi Yoshinaga reste à nouveau très fidèle aux grandes lignes de l'Histoire du Japon. Et le drame, très soudain même si Iemochi sentait sa fin arriver, est loin d'être sans conséquences, en premier lieu sur le plan humain. De par sa gentillesse et son esprit avisé malgré son jeune âge, la nouvelle shôgun avait su se faire très attachante au fil des deux précédents tomes, et c'est également une chose qui se ressent chez les personnages, que ce soit les hommes du pavillon pleurant profondément la disparition d'une souveraine qu'ils adoraient, et plus encore une Kazunomiya/Chikako qui ne peut sortir indemne face à la perte de celle qui lui apportait tant de réconfort. Et cette relation entre Iemochi et Chikako, Yoshinaga parvient vraiment bien à la mettre en valeur avec une certaine émotion, jusque dans la découverte du tout dernier mot que prononça la défunte shogun.
Mais si les pensées d'Iemochi dans sa fin de vie furent beaucoup tournées vers son amie qu'elle laisse seule derrière elle, la shogun n'a aucunement oublié son rôle premier, en pensant toujours à l'avenir du Japon et de son peuple... et il s'agit précisément de l'aspect le plus prégnant du volume, car en ces temps de troubles où les partisans de l'ouverture à l'étranger et ses opposants se font face, la disparition de la souveraine est un événement précipitant de plus belles certaines velléités, en particulier du côté des Chôshu et de leurs alliances en vue de faire tomber le shogunat. Toujours avec clarté, la mangaka aborde alors les grandes étapes de cette période historique cruciale et chaotique... tout en n'oubliant pas pour autant les enjeux propres au shogunat et au pavillon: Kamenosuke a beau avoir été choisi par Iemochi en tant qu'héritier, Tokugawa Yoshinobu compte bien s'accaparer le shogunat dont il détient déjà le pouvoir politique réel. Et dans tous les cas, étant donné que le prochain shogun sera de sexe masculin, le pavillon des hommes n'aura vraisemblablement bientôt plus sa place, ce qui se ressent déjà...
Le prochain tome sera le dernier, et tandis que l'on a déjà conscience de la fin prochaine du shogunat telle que le veut la fidélité historique de la mangaka, on reste encore plus intéressé par l'avenir qui attend (ou non ?) Kazunomiya, Takiyama, Tenshôin et les autres. Pour l'heure, la lecture, riche et prenante sur tous les aspects, reste ici brillante.
Ce début de tome s'intéresse donc d'assez prêt à Kazunomiya alias Chikako, dont le désir d'être utile auprès de sa précieuse Iemochi la pousse vers une décision cruciale... et celle-ci est tellement déterminée que, si on lui mettait des bâtons dans les roues, elle serait prête à révéler a peuple qu'elle est une femme ! Seulement, une autre question se pose bien vite: que Chikako enfante dans de telles conditions, est-ce vraiment ce que Iemochi voudrait pour sa précieuse amie ? C'est, cependant, un autre événement profondément tragique qui va précipiter l'issue de cette décision de Kazunomiya, ainsi que de nouvelles évolutions capitales à l'échelle du pays...
Ne faisons pas de mystère autour de ce fameux drame, puisqu'en mettant ainsi en scène la mort d'Iemochi si jeune, à seulement 20 ans, des suites du beriberi, Fumi Yoshinaga reste à nouveau très fidèle aux grandes lignes de l'Histoire du Japon. Et le drame, très soudain même si Iemochi sentait sa fin arriver, est loin d'être sans conséquences, en premier lieu sur le plan humain. De par sa gentillesse et son esprit avisé malgré son jeune âge, la nouvelle shôgun avait su se faire très attachante au fil des deux précédents tomes, et c'est également une chose qui se ressent chez les personnages, que ce soit les hommes du pavillon pleurant profondément la disparition d'une souveraine qu'ils adoraient, et plus encore une Kazunomiya/Chikako qui ne peut sortir indemne face à la perte de celle qui lui apportait tant de réconfort. Et cette relation entre Iemochi et Chikako, Yoshinaga parvient vraiment bien à la mettre en valeur avec une certaine émotion, jusque dans la découverte du tout dernier mot que prononça la défunte shogun.
Mais si les pensées d'Iemochi dans sa fin de vie furent beaucoup tournées vers son amie qu'elle laisse seule derrière elle, la shogun n'a aucunement oublié son rôle premier, en pensant toujours à l'avenir du Japon et de son peuple... et il s'agit précisément de l'aspect le plus prégnant du volume, car en ces temps de troubles où les partisans de l'ouverture à l'étranger et ses opposants se font face, la disparition de la souveraine est un événement précipitant de plus belles certaines velléités, en particulier du côté des Chôshu et de leurs alliances en vue de faire tomber le shogunat. Toujours avec clarté, la mangaka aborde alors les grandes étapes de cette période historique cruciale et chaotique... tout en n'oubliant pas pour autant les enjeux propres au shogunat et au pavillon: Kamenosuke a beau avoir été choisi par Iemochi en tant qu'héritier, Tokugawa Yoshinobu compte bien s'accaparer le shogunat dont il détient déjà le pouvoir politique réel. Et dans tous les cas, étant donné que le prochain shogun sera de sexe masculin, le pavillon des hommes n'aura vraisemblablement bientôt plus sa place, ce qui se ressent déjà...
Le prochain tome sera le dernier, et tandis que l'on a déjà conscience de la fin prochaine du shogunat telle que le veut la fidélité historique de la mangaka, on reste encore plus intéressé par l'avenir qui attend (ou non ?) Kazunomiya, Takiyama, Tenshôin et les autres. Pour l'heure, la lecture, riche et prenante sur tous les aspects, reste ici brillante.