Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Mai 2012
« Laisse-moi au moins penser… à toi ! »
La stabilité que Fûko avait trouvée avec Daiya est bien vite ébranlée, suite à leur rencontre avec Kagechika, la greffière. Nagamu Nanaji introduit un nouveau personnage, qui pendant une bonne partie du volume permet d’enchaîner les scènes drôles. En effet, Kagechika a un caractère bien particulier : à la fois introvertie et extravertie malgré elle, elle ne peut s’empêcher de parler plus vite qu’elle ne pense. D’habitude, la lycéenne reste constamment en retrait. Mais là, au contact d’une, et de plusieurs personnes ici, elle ne peut s’empêcher de parler, de dire tout ce qui lui traverse l’esprit, puis de regretter instantanément. Kagechika, est, de plus, extrêmement paranoïaque. Elle accuse les autres de penser du mal d’elle, d’être dégoûté par son physique, et se rabaisse dès qu’elle en a l’occasion. La mangaka met tout cela en scène de façon assez amusante : elle nous montre une jeune fille belle, élégante, mais qui n’en a pas du tout conscience. Cette dernière copie alors Fûko, qui, avec son look de gamine, a terriblement moins de classe qu’elle il faut l’avouer ! Mais on préfère toujours ce que le voisin a ! Kagechika ne déroge pas à la règle. On s’amuse à l’observer copier les coiffures de Fûko, tout en gardant un regard austère. Le contraste est amusant, mais surtout, les réactions de Daiya, d’Ichi, et bien sûr celles de Fûko.
Les parties de rigolade ne durent jamais bien longtemps dans les shôjo. Il fallait se douter que toute cette mascarade n’était qu’un leurre de la mangaka, pour que la suite ait plus d’impact qu’elle n’aurait eu sans tous ces rires des protagonistes. L’amour revient bien entendu au galop. A cause d’une maladroite révélation, qui s’avère au final être bien vraie, Fûko se retrouve une fois de plus dans une situation délicate. Nagamu Nanaji ne montre pas explicitement son héroïne douter des sentiments qu’elle nourrit envers Daiya. La jeune fille est davantage inquiète, et au final, ne se pose pas tant de questions que cela. L’inquiétude de Fûko relance le triangle amoureux, mais avec retenue. La mangaka ne montre pas Fûko en train de fantasmer sur l’autre cousin Shinpo, elle ne se surprend pas à penser à lui, ce qui aurait été agaçant, car bien trop facile. Au lieu de cela, l’auteure insiste davantage sur les convictions de la jeune fille, sur le fait qu’elle veuille construire son bonheur dans une relation qu’elle estime être la bonne, malgré ses craintes. Mais se mentir à soi-même est si simple… La peur que ressent Daiya est également abordée, en filigrane, ce qui la rend davantage poignante. Enfin, la rivalité entre les deux cousins se ressent de plus en plus, et ajoute à ce volume la haine, que l’on n’observera qu’une seule fois, et au travers d’une onomatopée. Mais ce sentiment fort ne manque pas de nous interpeler, et de nous rappeler que deux coqs peuvent difficilement se taire l’un en face de l’autre. La confrontation ne tardera pas à arriver.