Pakka Vol.5 - Manga

Pakka Vol.5 : Critiques

Pakka

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Juin 2023

L'ultime volume de Pakka débute sur une scène onirique, un songe nous plongeant plusieurs années en arrière, en 1990, dans des souvenirs semblant appartenir à une autre personne et où il est question de l'amour impossible entre un humain, Seiji, et une kappa, Izumi... Ce rêve, Kei et Shizuku, via le partage d'âme, sont tous les deux en train de le faire au même moment. Et pour les sortir de leur sommeil, il faut les cris de surprise de leurs camarades de classe en les découvrant avec des écailles sur le corps...

Après cette scène d'une autre époque, le rythme s'accélère alors pour la dernière ligne droite de la série, dès lors que la vraie nature de nos deux personnages principaux est découverte, en les contraignant à prendre des décisions assez radicales: Kie et Shizuku prennent la fuite chacun de leur côté, et dans l'esprit du jeune garçon il n'y a alors qu'une seule chose qui prime: loin de se soucier de calmer les choses auprès de Maru et des autres, il veut avant tout retrouver Shizuku, qui occupe désormais l'intégralité de ses pensées, et cela suffit largement pour nous signifier à quel point son coeur est à présent entièrement tourné vers elle.

La dernière ligne droite du récit est alors évidente: pour Kei, l'heure est venue de faire une choix: mener entièrement une vide de kappa pour vivre son amour avec Shizuku, ou redevenir humain comme c'était prévu initialement, ce qui signifiera qu'il oubliera la princesse kappa. Et même si le ton est naïf puisque, dans le fond, il s'agit d'une amourette adolescente qui a décollé en un rien de temps dans le coeur de Kei, c'est vraiment la manière dont Daisuke Imai dépeint la chose qui la rend si séduisante et touchante.
Non seulement, parce que le mangaka soigne jusqu'au bout son travail visuel, avec des cadrages, des moments un peu hors-du temps entre nos deux héros, qui contribuent beaucoup à offrir une atmosphère d'amour estival réussie, et cela jusqu'à la conclusion très douce-amère.
Mais aussi car le petit travail sur Kei et Shizuku reste tout à fait honnête. Tandis qu'Imai évoque la possible vanité de l'amour et de l'idée de rester toute sa vie avec la même personne, on a pourtant un Kei qui se montre prêt à tout laisser derrière lui pour suivre celle qu'il aime: ses amis (à commencer par Maru, qui montrera que, derrière son côté comique, il est vraiment un super pote), sa mère, Saki... toutefois, avec un inévitable pincement au coeur, chose qui se voit bien dans certains de ses regards en apercevant Maru ou Saki ou en pensant à sa mère. Shizuku, elle, fait tout le contraire de ce ce qu'exigent les coutumes des kappas, comme si elle était l'inverse d'eux, une pakka (d'où le titre de la série, enfin expliqué). Mais dans le fond, même si elle est heureuse des sentiments que lui montre ardemment Kei, peut-elle vraiment se résoudre à lui offrir un avenir de kappa, loin de tous ses proches ?

Avec son issue non-idéalisée et qui en est alors d'autant plus poignante et réussie, Pakka s'achève de fort belle manière, en nous confirmant une fois de plus que Daisuke Imai, après de très belles séries comme Sangsues chez Casterman ou Destins Parallèles chez Komikku, a un vrai talent pour ce type de récit et d'ambiance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs