Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 02 Juillet 2010
Glénat se met à la mode Wataru Yoshizumi, puisque deux one shot et une série courte de l’auteur sont sorties fin juin, pour le plus grand bonheur des lectrices d’Ultra Maniac, Marmelade Boy et autres petites séries sur les jeunes amours. Ici, on rencontre d’abord Ruri Himeno, alias Hime. Cette vice présidente du conseil des élèves du lycée Seio n’est cependant pas tout à fait ce qu’elle semble être, puisque l’on apprend rapidement qu’elle ne fait qu’une avec la mystérieuse identité de « P ». P est un voleur agissant au sein de l’établissement. En échange d’une somme rondouillarde, P dérobe les objets sans valeur marchande, et dont la simple importance est sentimentale. Ainsi, récupérer le mouchoir du garçon que l’on aime en secret, le stylo de telle ou telle personne … devient possible. Hime commence le manga en volant un ours en peluche, puis une vieille place de concert … La deuxième histoire est plus courte, et se recentre sur un classique du genre : la relation élève professeur. Kumi est une lycéenne sportive, grande et moins féminine que la plupart de ses camarades. C’est pourquoi elle est choisie par la troupe de théâtre de son lycée pour incarner le rôle principal de leur pièce, un rôle masculin. Mais il est très certainement gênant d’être vue ainsi devant son professeur, d’autant plus qu’elle est amoureuse de lui. Déchantant vite du peu d’espoir qu’elle avait, Kumi apprend qu’il est déjà pris …
Dans la première partie du récit, on apprend très rapidement l’identité de P, et pour cause, ce n’est pas vraiment le suspense qui intéresse ici. Sur fond de petites enquêtes sur les mobiles, le service après vente et autres embuches sur la route de sa condition de voleur, Hime met au goût du jour ses sentiments pour son second, celui qui organise ses coups et lui permet de communiquer en toute facilité et avec beaucoup de discrétion avec ses potentiels clients. Un petit aparté intéressant sur le passé dudit jeune homme permet de comprendre pourquoi il reste, sinon insensible du moins réservé devant les avances évidentes d’Hime. La jeune fille concilie donc ses sentiments avec son travail, et le tout est très léger, peut être un peu trop … La personnalité de son prince charmant est trop plate, développée rapidement et avec peu de sérieux. On passe toutefois un bon moment entre Hime et Yuma, en effleurant du bout du doigt les préoccupations des élèves du lycée. Pour finir en quelques mots sur la nouvelle de fin, celle-ci n’a pas vraiment d’impact émotionnel intéressant, est assez brouillonne sur les sentiments (les paroles du professeur sont ambigües et très mal adaptées à la situation) … bref, ce petit bout de narration était assez dispensable. L’ensemble est alors trop enfantin, sans maturité ni intérêt réel, autre que celui de se divertir. Les personnages de la mangaka sont toutefois assez attendrissants et sympathiques, comme à son habitude. Mais ça s’arrête là : une sympathie. On ne vibre pas devant la romance de Yuma et Hime, encore moins sur la relation élève professeur de fin de tome. Reste un goût sucré très prononcé, peu satisfaisant. Cherish, de la même auteur, est beaucoup plus réussi, mature et captivant, avec un amour plus sérieux et un contexte beaucoup plus dur et source d’intérêt.
Du pur shojo ! Voilà qui résume plutôt bien l’ensemble de ce one shot, tant au niveau du scénario que des dessins. Les traits sont très fixés, presque académiques, tout en restant esthétiques. Les personnages ont quelques ressemblances parfois criantes, mais le charme du regard et le dynamisme des positions a quelque chose d’à la fois posé, strict, et de très tendre. Le tout ne souffre d’aucun défaut, les SD sont sympathiques et pertinents … On ne pourrait reprocher, peut être, qu’une exagération remarquée de certaines expressions comme l’étonnement (les bouches ouvertes affluent …). L’édition de Glénat est plutôt bonne, même si l’on comprend très vite que ce tome là est d’avantage destiné aux jeunes lectrices, par une couverture très colorée et plastifiée, alors que Cherish par exemple, se fait plus discret et moins tape à l’œil. La qualité d’édition est satisfaisante sur les dialogues et la mise en page, mais les onomatopées auraient peut être apprécié d’être adaptées de manière intégrale et rigoureuse … Comme d’habitude, et ce chez une majorité d’éditeur. En tous les cas, PXP est un petit moment de détente pas forcément indispensable mais sympathique …