Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 25 Février 2016
Sur l'énigmatique île d'Iwazu qui semble receler plus d'un mystère, le soldat démobilisé Nagumo, la fillette peu bavarde Mitsu et le fonctionnaire Serizawa ne sont pas au bout de leurs surprises et de leurs inquiétudes. Imamura, employé ministériel sur l'île, vient d'être violemment abattu, et seul l'un de ses bras a été retrouvé, fraîchement enfoui sous terre. Pendant que Nagumo veille sur l'étrange Mitsu, Serizawa poursuit sans faillir son enquête pour retrouver le corps et tenter de percer certains mystères. Mais ils sont loin d'imaginer les événements qui les attendent...
Le premier volume des Oubliés était très mystérieux, ce second tome l'est tout autant, voire encore plus, car loin de répondre à certaines questions, Nokuto Koike s'applique plutôt à accentuer l'aura inquiétante de mystère. Et celle-ci tient essentiellement dans la succession d'événements étranges ou difficiles à cerner. Poursuivant ses investigations, Serizawa est amené à explorer certains recoins de l'île, comme une montagne, et fait des rencontres insondables : un homme bien portant et a priori un peu benêt vivant à l'écart du village et venant en aide au fonctionnaire bien qu'il affiche des regards intimidants, un vieillard apportant des informations nébuleuses sur ce coin de terre perdu au beau milieu de l'océan... sans oublier l'enragée fillette de fin de tome. Mais du côté de Nagumo, la situation n'est guère plus rassurante : aux côtés d'une Mitsu quasiment enfermée dans son mutisme, le jeune homme, qui ne sait pas vraiment quoi faire ni comment réagir, assiste à des événements impossibles à cerner, comme son propre ligotage, une soudaine violence conjugale, ou une catastrophe naturelle imprévisible et qui va avoir certaines répercussions dramatiques... Le lecteur, à l'image du jeune soldat, navigue dans l'incompréhension en assistant à ces choses énigmatiques, où le drame semble pouvoir frapper à tout moment, et où les soudains excès de violence de certains habitants sont peut-être ce qu'il y a de plus dangereux.
En somme, l'île d'Iwazu ne fait qu'accentuer ses mystères, semblant hors du temps, paraissant défier la logique... et dans tout ça, le trait de Koike fait des merveilles d'ambiance et d'immersion avec ses nuances de gris, ses décors travaillés de nature et de village qui semblent sortis d'un autre temps, ses personnages impossibles à cerner dont le regard peut basculer du tout au tout...
Pour l'instant, Nokuto Koike nous balade sur cette île dont les mystères restent très opaques, au gré des divers événements tantôt bizarres tantôt inquiétants, mais une chose est sûre : l'ambiance instaurée nous immerge de plus en plus, et on en redemande avec intérêt !