Otomen Vol.9 - Actualité manga

Otomen Vol.9 : Critiques

Otomen

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Avril 2010

Depuis l'entrée en vigueur du nouveau règlement du lycée, les filles sont obligées de toutes se comporter en demoiselles prudes et féminines, et les garçons en hommes forts et virils. Tout ceci sous la surveillance de Kasuga, le cousin d'Asuka et adjoint de l'administratrice générale, la mère de notre héros. Désireux plus que tout de faire disparaître les otomen pour concrétiser le mystérieux désir de vengeance qu'il entretient envers Asuka, Kasuga décide de s'en prendre directement à ses plus proches amis. C'est alors qu'il découvre le secret de Jûta...

Qu'on se le dise, ce neuvième volume d'Otomen fait la part belle au bouleversement enclenché à la fin du huitième tome. Ainsi, les trois quarts de ce volume reposent sur la volonté qu'affiche Kasuga de dévoiler aux yeux de tous le secret de Jûta. Ce dernier parviendra-t-il à préserver son travail de shôjo mangaka ? Pour y parvenir, il lui faudra mettre au point plusieurs mensonges parfois très poussés, aidé par ses amis du lycée (qui ignorent tout de son travail) et du milieu du manga (ce sera notamment l'occasion de revoir un peu l'excellente Mira Jonouchi). Tout au long de ce passage, un certain suspense est entretenu: Aya Kanno se décidera-t-elle enfin à faire évoluer concrètement l'une des situations qu'elle a mise en place, en l'occurrence ici, le secret de Jûta, qui ne doit surtout pas arriver aux oreilles d'Asuka ? On y croit longuement, d'autant que les soupçons de Kasuga, particulièrement profonds, menacent réellement le secret et voient les choses rebondir sans cesse. On y croit encore plus lorsque le salut de Tachibana ne se dessine plus qu'à travers la participation d'Asuka au mensonge visant à éloigner les soupçons de Kasuga... Et finalement, on reste une nouvelle fois un peu circonspect face à la fin que nous propose Aya Kanno pour ce passage, la mangaka choisissant à nouveau une porte de sortie ne laissant place à aucune évolution concrète de son manga. Quoiqu'il en soit, de manière plus abstraite, une évolution a bien eu lieu, comme on peut le constater à travers les dernières phrases du troisième chapitre: l'amitié entre Asuka et Tachibana apparaît désormais encore plus solide et sincère qu'auparavant.
Mais surtout, on retiendra de tout ce passage l'insistance sur la haine de Kasuga envers les otomen, notamment à travers un flashback revenant aux sources mêmes de cette haine, un retour en arrière dramatique pour le cousin d'Asuka, véritablement amusant pour les lecteurs. Et tout ceci de se conclure subtilement par l'apparition d'un "nouvel" amour devant les yeux de Kasuga, plusieurs années après sa première déception. C'est à travers ce genre de petits évènements amusants, amenés de manière subtile, que l'on a l'impression de retrouver ici l'un des éléments qui faisaient le charme de la série à ses débuts.

Un petit retour en forme qui se confirme avec un autre retour en force, dans le dernier chapitre: celui de l'aspect parodique du titre, avec la présentation de l'une des nouvelles enseignantes, la professeur d'arts ménagers, Otawa Moematsu, jeune femme au physique d'ange, appréciée de tous les garçons (Ariake en tête) tant elle pousse à bout les caractéristiques de ce qu'est censée être la plus pure féminité. Et face à tout ceci, face aux exagérations des visages et des expressions de "girly-girl" de cette nouvelle venue, qui prend également plaisir à tout surnommer de manière "choupi-kawai", face à cette énorme parodie de tout ce que l'on peut trouver de plus guimauve et niais dans le genre shôjo, le lecteur ne peut s'empêcher d'esquisser régulièrement de larges sourires, d'autant que l'excellente traduction réalise ici un véritable tour de force dans ce but. Le rire est d'autant plus présent lorsque Otawa se retrouve face à un épineux problème: le cas Ryô Miyakozuka, véritable désastre en matière de mignon-itude !

Pour finir, au fil de ce tome, la série revient également sur l'un des fondamentaux de ses débuts: à travers la mise en place de ce nouveau règlement aussi strict que ridicule, qui exige des filles qu'elles soient toutes exagérément féminines, et des garçons qu'ils soient tous exagérément virils, la plaidoirie en faveur de goûts moins formatés, en faveur d'une société où tout le monde pourrait assumer ses propres goûts, revient plus ou moins sur le devant.

Même si, une nouvelle fois, il n'y a aucune véritable évolution concrète, avec ce neuvième tome, Otomen renoue avec les éléments qui lui offraient tant de charme à ses débuts. Espérons que cela durera.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs