Origin Vol.9 - Actualité manga
Origin Vol.9 - Manga

Origin Vol.9 : Critiques

Origin

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Août 2020

"Je voudrais que tu puisses ressentir la beauté de ce monde."

En constante évolution dans son rapport aux humains, toujours nourri par les paroles de son "père" pour devenir quelqu'un de bien, Origin s'était fixé un bel objectif dans sa vie de robot: protéger Mai Hirose. Mais ce but vient tragiquement de voler en éclats avec la mort de l'attachante jeune femme, tuée par Kan, l'un de ses "frères" robots. Origin ne peut accepter l'idée que Mai disparaisse de ce monde, si bien que sa mort injuste provoque en lui l'apparition d'émotions encore nouvelles: la souffrance, puis à partir de là la douleur, la peine, la lamentation, la compassion, l'attachement, et ainsi de suite... une spirale d'émotions aboutissant sur sa conscience qu'il existe, sur son ego, puis sur son désir colérique de vengeance.

"Vous aviez tort, père. Ce monde est loin d'être beau."

Nourri de toute cette évolution vers une certaine humanité dans tout ce qu'elle peut avoir de bon ou de douloureux, Origin n'est alors plus nourrir que part un souhait, enragé: venger Mai, et donc détruire un par un ses frères robots, à commencer par Kan, et jusqu'à arriver à Masamune. Cette dernière ligne droite dans la série s'annonce donc, vue comme ça, un peu linéaire avec l'annonce d'affrontement successifs contre les robots, mais bien évidemment Boichi sait exploiter tout ceci pour continuer de sonder des choses plus profondes autour du rapport entre robot et humain, du rapprochement d'origine de la condition humaine et, finalement, de ce qui fait l'humanité avec son lot d'émotions, sa conscience, son ego...

Il y a bien ici, avant les ultimes combats, différents petits préparatifs, Origin ayant besoin de se renforcer, que ce soit en s'accaparant les capacités/connaissances de ses frères, ou en s'améliorant technologiquement. Et à ce titre, tout en restant assez clair et rapide, le mangaka séduit aussi pour une chose via l'apparition d'un personnage (et l'évocation d'un autre) que ses fans de longue date reconnaîtront forcément: après Sun-Ken Rock et Wallman, voici donc une autre oeuvre venant s'interconnecter dans une même chronologie !

Quant aux quelques combats en eux-mêmes, ils sont assez bref mais efficaces, en séduisant bien sûr pour les habituelles qualités visuelles de l'artiste, mais aussi pour ce que celui-ci y aborde encore concernant le rapport robot/humain, entre Shin qui a découvert la notion bien humaine de plaisir au point de s'y laisser aspirer, ou Li ayant décidé de devenir le combattant ultime en se passant de l'aide de quiconque, mais est-il vraiment bon de s'enfoncer dans cet aspect solitaire ? Enfin, il y a bien sûr Origin lui-même, qui subit là la triste condition d'un robot qui a appris à aimer les humains, en particulier deux d'entre eux, mais qui n'a pu les aimer qu'après leur mort... On retiendra aussi le rôle d'Y et ce qu'elle lui propose concernant une possible falsification de sa mémoire, que ce soit pour oublier son père et Mai, ou pour s'imaginer dans une vie heureuse avec cette dernière. mais est-ce vraiment ce que notre héros veut ?

Nous voici donc entrés de pleins pieds dans la dernière ligne droite d'Origin, et malgré une pointe de linéarité le récit reste souvent passionnant pour ce que que Boichi y aborde sur les rapports robots/humain et ce qui fait l'être humain. On suivra avec beaucoup d'intérêt, dans le prochain tome, la conclusion de l'oeuvre SF du mangaka.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs