Orbitaria Vol.1 - Actualité manga

Orbitaria Vol.1 : Critiques

Kidou Teikoku Obitaria

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Mai 2015

Dans un collège a priori comme les autres, le jeune Alba, surnommé Al par tout le monde, suit un quotidien aux côtés de ses amis, Gupta la tête de classe, Pagan le sportif, et Chityak, la belle madonne de l'établissement, tous étant dans leur 8ème et dernière année scolaire. Mais ce quotidien est-il tout à fait normal ? Pas vraiment ! Car Al, grand fan de mécanique, est bien décidé à construire un robot au sein du club de techno. Loin de réussir pour l'instant, il enchaîne les catastrophes, tant et si bien qu'il est sans cesse puni et est le sujet de moqueries de nombre de ses camarades. Mais, passionné qu'il est, il ne se décourage pas ! Et à force de persévérance, il finit par atteindre son but et va pouvoir quitter le collège avec les honneurs... à moins que quelque chose ne l'en empêche. En rêve, il fait la connaissance d'une certaine Walfran, énigmatique jeune femme qui, après avoir affronté une machine, lui confie un étrange pendentif avec une pierre incrustée. Quand il revient à la réalité, il découvre le pendentif dans sa poche. Sa rencontre avec Walfran était-elle réellement un rêve ? Et ce qu'il prend pour la réalité est-il réel ?


Première série de Masakazu Ôi paraissant en France, Orbitaria, dans ses premiers chapitres, démarre d'une façon plutôt classique, avec un quotidien en lycée assez bien présenté puisqu'il nous permet de cerner rapidement les caractéristiques et relations des principaux personnages. Ainsi découvre-t-on qu'entre Al le féru de mécanique et Gupta la tête de classe existe une amitié forte, mais aussi une certaine rivalité sentimentale puisque tous deux sont amoureux de la belle Chityak, douce et bien pourvue demoiselle et joueuse de violon qui plus est. L'auteur nous propose une vie scolaire qui est donc très mouvementée, pour un résultat assez immersif bien qu'il soit finalement très rapide et enchaîne plusieurs situations plutôt tirées par les cheveux et peu utiles, à commencer par l'improbable quiproquo d'Al quand il tombe nez à nez sur ses deux amis dans une posture plutôt... compromettante.


Malgré tout, tout ceci a le mérite de planter assez bien le décor... pour une suite qui fera dans un tout autre registre ! Car c'est à partir de la cérémonie de fin d'études que le scénario d'Orbitaria commence réellement en se lançant les deux pieds devant dans la science-fiction. A peine sortis de l'établissement, les jeunes diplômés se retrouvent complètement nus, attachés, en attente d'un traitement qui leur permettra de survivre aux nuées de nuages toxiques présents autour du lieu... car ce lieu n'est autre qu'une gigantesque cité Etat robotisée immobilisée dans les airs ! L'orbitaria, puisque c'est son nom, est u gigantesque robot-Etat qui attend patiemment d'être remis en mouvement par un "élu"... et en attendant ce jour, ce sont des administrateurs qui font leur loi, exerçant un régime proche du totalitarisme où les années de collège ne sont qu'un moyen de former des pilotes au cerveau savamment formaté pour ne pas désobéir. Mais la révolte gronde ! En recroisant Walfran, Al va se rebeller contre le destin qu'on lui a tracé et, en compagnie de ses inséparables amis, deviendra l'élément-clé du renouveau d'Orbitaria...


Voilà pour l'essentiel de ce premier tome, sorte de riche et très mouvementée mise en place ! Et nous éviterons d'en dire plus que ces grandes lignes, afin de ne pas gâcher les nombreuses petites informations disséminées un peu partout sur Orbitaria, sur son passé, sur son statut, et sur les différentes factions qui y séjournent... Du moins, si vous comprenez tout, car - et c'est là le plus gros problème du tome - le mangaka a tendance à expédier beaucoup trop vite les différentes richesses de son oeuvre. Pendant que l'action et l'aventure battent leur plein à un rythme effréné , on déniche régulièrement des petites bribes d'informations sur le background sans que celles-ci soient clairement posées, on voit apparaître un peu dans tous les sens des personnages que l'on peine pour l'instant à cerner et que l'on a du mal à retenir pour certains... et il règne finalement une impression de gros bazar un peu confus, alors même que la lecture reste entraînante. Il faudra donc s'accrocher.


Et s'accrocher vaut sans doute le coup quand on voit le plaisir apparent avec lequel l'auteur dessine son oeuvre. Car niveau décors et robots, ça en jette pas mal ! La phase au collège possède son lot de petits détails visuels, et le robot que tente de mettre au point Al possède un design abouti et très clair. Et quand le récit s'emballe enfin avec la découverte d'Orbitaria, on découvre non seulement un gigantesque robot au très joli rendu, mais aussi un lot important de machines et de mécaniques aux designs variés, et au rendu suffisamment limpides dans les scènes d'action (chose suffisamment difficile à bien rendre dans le genre mecha pour mériter d'être signalée). De même, le fait qu'orbitaria soit immobilisé dans les airs offre pas mal de vues vertigineuses, avec des paysages lointains et des nuées de nuages au joli rendu, des angles de vue très aériens... ce qui accentue grandement le parfum d'aventure lors de scènes comme celle-ci où notre héros, à l'aide d'une sorte de corde, se jette dans le vide sur le côté de la machine pour aller sauver sa dulcinée... Il y a clairement du très bon ! Un rythme haletant, des cases qui ne sont jamais vides... il faut simplement que l'auteur s'applique à poser un peu plus son récit, car la clarté de l'action en pâtit aussi plus d'une fois.


Quant au design des personnages, il se veut plus simple, parfois inégal, mais très expressif. L'auteur a toutefois tendance à glisser régulièrement de discrètes cases de fan service (une culotte par-ci, une fesse par-là, des filles nues...) qui, accumulées, deviennent un peu lourdes. Sans compter son goût pour les demoiselles exagérément bien pourvues, il suffira de voir Chityak pour s'en convaincre.


Ce premier tome d'Orbitaria est donc loin d'être parfait, principalement à cause d'un rythme certes très soutenu, mais qui confond un peu vitesse et précipitation, si bien qu'on peine à comprendre tous les tenants et aboutissants de la cité robot et tous les enjeux de la rébellion. Mais il y a clairement des choses qui nous gardent accrochés. Un rythme entraînant, un parfum d'aventure qui est bien là, des visuels très prometteurs avec décors omniprésents et machines aux designs de bonne facture... A confirmer avec la suite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction