Only Love - Actualité manga

Only Love : Critiques

Taka ga Koi Daro

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Novembre 2010

Qu’il est dur d’oublier une trahison, surtout quand celle-ci survient à l’âge où tout se créé, à la fin du lycée. Kurata Izumi était persuadé de sa grande amitié -réciproque- avec Takatsudo Shin, mais celui-ci l’envoie balader le jour de leur remise de diplômes. Depuis, les deux jeunes gens ne se sont plus revus et chacun garde sur le cœur une rancœur, des regrets encore présents malgré les douze années qui les séparent à présent. Mais ils se retrouvent plus tard : Izumi a eu un fils, mais la mère est morte en couche et il l’élève à présent seul, tombant un jour sur Shin promenant son neveu. Les deux enfants s’apprécient et sont toujours fourrés ensemble, ce qui va amener nos deux héros à se revoir plus souvent que prévu. Quels sentiments cette surprise imprévue va provoquer dans le cœur d’Izumi, mais surtout que cache Shin sous ses airs badins et décontractés ? Sans oublier Kyosuke, le beau-frère d’Izumi qui n’a jamais totalement oublié la nuit de réconfort qu’ils ont passés tous les deux à la mort de Chiaki. Triangle amoureux assez classique qui se met en place dans l’histoire d’Only Love, la seule différence avec ce qu’on a l’habitude de voir étant l’âge des protagonistes. Ceux-ci sont en effet des adultes, et se perdent alors moins en ridicule que les lycéens qui s’éveillent à l’amour de manière trop rapidement charnelle et sans pertinence.

Excellente idée donc de traiter un scénario plus mature, des aventures entre deux héros qui se cherchent. D'autant plus que ce n'est pas l'homosexualité pour l'homosexualité, mais plus des émotions qui se nouent avec naturel et sans réelle explication. Les sentiments ont du mal à sortir et lorsqu’ils le font enfin, c’est le doute qui s’installe. Une intrigue de fond est alors posée pour permettre de suivre un raisonnement logique de la narration, et le cadre des sentiments est cadré et limité au fur et à mesure du récit. On suit avec plaisir les évolutions de chaque personnage, étant donné qu’ils ont tous une certaine profondeur, Izumi grâce à son dilemme et à son fils qui captive les attentions et suscite l’empathie immédiate pour ce père célibataire et Shin par son mystère. Makoto n’est de plus pas oublié dans la relation entre Shin et Izumi, puisque régulièrement on voit le père et le fils évoluer ensemble, conjointement et dans un grand respect de la relation qui s’est liée entre eux. Une réalité pertinente est également visible à travers la situation de Kyosuke, qui adopte un parcours plus que logique et c’est sous le signe de la véracité qu’Only Love se dévoile. L’amour et encore l’amour, avec des scènes émotives et d’autres plus sensuelles, les unes parfaitement intégrées au sein des autres. Bref, un petit one shot très surprenant. On en attendait pas tant de si peu de place pour autant de réussite.

Les dessins ont beau avoir une base plutôt simplette et habituelle, on y retrouve des proportions plus carrées que dans les autres yaois, rendant par exemple Shin un tantinet plus masculin que tous les visages effilés que l’on croise régulièrement. L’auteur s’en sort très bien sur ce point, rendant ses protégés beaux sans pour autant les rendre totalement efféminés et maigres comme des clous. Un simple trait suffit à les animer d’une certaine émotion, les décors sont bien présents et la dynamique de découpage très efficace. Pas un seul instant on ne se laisse oublier par le manga, qui nous guide littéralement ailleurs, grâce notamment aux alternances des visages des protagonistes, parfois comiques et désemparés, parfois extrêmement touchants. Pour l’édition, on note une page couleur et une très jolie couverture, une traduction comme toujours satisfaisante, mais des onomatopées pour certaines non adaptées même quand il suffirait d’un simple trait pout les effacer … En tous les cas, Only Love est un très bon one shot qui remplit totalement son rôle et qui parvient à nous faire sourire et même à nous faire retenir la dernière page tournée, pour quelques instants encore, l’histoire charmante d’Izumi et de Shin qui se sont trouvés mais pour qui rien ne sera jamais vraiment facile. Un peu plus de surprises de ce genre dans le yaoi serait bénéfique …


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs