Oni Goroshi Vol.2 : Critiques

Ryû Sunohara, l'actuel maire de la ville de Shinjô et leader des cinq "démons" ayant autrefois brisé la vie de Shûhei Sakata, vient de faire une révélation fracassante à ce dernier, avide de vengeance: sa fille Ryô est vivante. Est-ce la vérité, ou s'agit-il d'un énième traquenard ? Face à un Sakata un peu déstabilisé par cette nouvelle, Sunohara insiste alors: notre anti-héros a désormais le choix entre se soumettre à lui ou continuer sa vengeance. S'il renonce, il pourra refaire sa vie "librement". S'il persiste dans sa quête vengeresse, non seulement il sera traqué, mais en plus ses proches (en tête Ryô s'il s'avérait qu'elle est réellement toujours en vie) en feront aussi les frais de la pire des manières. Sakata, lui, choisit la troisième option, en décidant à la fois de poursuivre sa vengeance implacable et de protéger son enfant...

En attendant de voir définitivement se lever le voile sur la survie ou non de Ryô dans les toutes dernières pages, ce deuxième tome voit surtout Sakata poursuivre sa vengeance en jetant désormais son dévolu sur Homare Takemoto, homme discret s'avérant être le "démon" adepte de la discipline, dont les paroles prononcées autrefois restent toujours gravées en notre anti-héros, et dont le pressing vient d'exploser. Bien qu'elle soit simpliste, la traque pour choper Takemoto s'avère assez prenante, en particulier par l'intermédiaire d'un homme qui pourrait vite devenir un vrai allié pour Sakata, à savoir le flic qui l'a coffré autrefois: Takigawa, un homme que l'on découvre dans les grandes lignes avec suffisamment d'intérêt, qui a connu bien des déboires entre ses relations conflictuelles avec les autres et sa chute dans l'alcoolisme, mais que l'on sent toujours intègre malgré les frasques que ses congénères ont pu lui faire subir.

Mais Sakata a beau vouloir mener à terme sa vengeance, les choses risquent de se compliquer toujours plus sur lui, dans la mesure où Ryû et ses "démoniaques" compagnons comptent bien profiter de la situation pour lui mettre sur le dos plusieurs règlements de compte brutaux, donnant leu ici à quelques scènes de tueries et autres violences sans foi ni loi, où même le moindre témoin innocent sera balayé sans scrupule. Alors oui, décidément, cette ville nourrie par les légendes semble bel et bien gangrénée par les démons, à ceci près que les démons ont bel et bien forme humaine...

Dans le fond, l'intrigue avance assez peu dans ce deuxième tome, et Masamichi Kawabe tend à parfois trop tomber dans la gratuité ou le too much (personne ne survivrait en si bon état dans un accident comme celui que subit Takemoto, c'est improbable). Mais en termes d'ambiance les fans de récits durs, ultraviolents et sans morale auront leur compte, d'autant plus que le travail graphique de l'auteur colle bien à ce genre d'histoire. Dans tous les cas, on attendra avec curiosité la suite, en espérant que l'intrigue avancera un peu plus concrètement et que le mangaka saura éviter d'étirer les choses pour rien, sachant que son oeuvre est toujours en cours au Japon actuellement en comptant déjà 13 volumes.