One Piece - Heroines Vol.1 : Critiques

Les éditions Glénat, fort logiquement, ne lâchent pas leur poule aux oeufs d'or One Piece: après "Gyanzack" en 2012, "Logue Town" en 2015, ou encore "Histoires de l'équipage" et "Ace" en 2019, elles continuent de publier dans nos contrées les romans inspirés de l'incontournable oeuvre d'Eiichiro Oda, en proposant de retrouver en librairies depuis octobre dernier One Piece Heroines, une recueil d'histoires courtes qui, comme son nom l'indique, met à l'honneur certaines des figures féminines les plus populaires de la série. A commencer, bien sûr, par les deux femmes de l'équipage du Chapeau de paille, Nami et Nico Robin, auxquelles s'ajoutent la princesse d'Alabasta Nefertari Vivi et la princesse fantôme Perona. Ce sont quatre récit d'environ 35-40 pages qui nous attendent, avec en prime un récit "extra" supplémentaire plus court (10 pages) mettant une deuxième fois en vedette la populaire navigatrice rousse qui s'affiche fièrement au premier plan de la jaquette.

Au Japon, ces différentes histoires furent initialement prépubliées dans le One Piece Magazine, avant d'être regroupée en un volume broché sorti là-bas le 4 juin 2021, en même temps que le tome 99 du manga. Et en France, c'est globalement le même schéma puisque l'on retrouve aussi ces récits dans la version française du One Piece Magazine. De ce fait, si vous possédez déjà les numéros du magazine, il n'est pas spécialement utile d'acheter ce roman. A part ça, au vu du contexte de ces histoires, on conseillera au lectorat d'être arrivé au moins jusqu'au tome 90 du manga pour bien en profiter, cerner facilement le contexte et ne pas subir d'éventuels petits spoils.

Cinq brefs récits sont donc au programme. Dans le premier, Nami, alors qu'elle rapporte au magasin où elle les a achetés une paire de talons hauts dont elle est insatisfaite, se retrouve à devoir participer à un défilé de mode. Dans le deuxième, notre chère archéologue aide Koala de l'armée révolutionnaire à déchiffrer une tablette d'argile jusqu'à découvrir certaines informations qui la passionnent. Dans le troisième, Vivi doit découvrir l'identité de l'auteur d'une mystérieuse lettre d'amour égarée, qui lui semble dédiée et qui enflamme son entourage. Dans le quatrième, Perona se voit confisquer par Mihawk une succulente bouteille de vin trouvée aux abords du château, si bien que par vengeance elle décide de s'allier à Zoro pour défier "Oeil de Faucon". Enfin, dans le cinquième court "extra", on observe surtout la beauté de Nami à travers le regard d'un autre personnage.

Chaque récit, de par sa brièveté, reste plutôt simple, mais n'en est pas moins divertissant grâce à plusieurs éléments, le premier d'entre eux étant une bonne gestion du rythme où le nombre de page se révèle tout à fait suffisant, en n'étant ni trop longuet ni trop précipité. Pour cela, Jun Esaka, l'écrivain à qui ont été confiées ces histoires et que l'on connaît déjà en France pour plusieurs romans de Naruto entre autres, s'appuie sur une écriture simple et fluide, facile à suivre, sans prise de tête, chose que la traduction française d'Akiko Indei et de Pierre Fernande retranscrit honnêtement. Et pour ponctuer le tout de façon agréable, on peut compter sur plusieurs petites illustrations signées Sayaka Suwa, qui propose un travail assez élancé, fin et féminin tout en restant suffisamment fidèle aux designs initiaux d'Oda.

Le principal plaisir provient toutefois, bien sûr, de la mise en avant de personnages qui n'ont pas forcément toujours l'occasion de s'illustrer au premier plan. Si Nami et Nico Robin sont évidemment souvent en vue dans le manga d'origine en tant que membres permanentes de l'équipage du Chapeau de paille, c'est un moins le cas pour notre si attachante Vivi et surtout pour l'exubérante Perona, qu'on prend facilement plaisir à voir au premier plan le temps de quelques dizaines de pages. Et à cela s'ajoutent d'autres figures qui sont généralement de second plan malgré leur charme, comme Miwawk ou Koala, voire qui sont très peu en vue habituellement, à l'image de Koza, le fidèle amie d'enfance de Vivi. Surtout, chaque histoire met en avant son héroïne dans un contexte qui lui colle parfaitement à la peau, à l'image du goût de Nami pour le luxe, de la passion de Robin pour l'archéologie ou du fait que tout le monde adore Vivi (comment pourrait-il en être autrement ?).

L'édition française de ce roman d'environ 170 pages est soignée, sans grosse coquille dans les textes, dans une taille d'écriture confortable, avec des illustration assez honnêtement imprimées, une jaquette dotée d'un joli petit vernis sélectif, et même un mini-poster dépliant recto verso en couleurs au début. De quoi accompagner correctement un roman pas indispensable (et encore moins indispensable si l'on possède déjà les numéros du One Piece magazine dans lesquels on les retrouve) mais agréable, qui se lit vite et bien et qui met assez bien en vedettes celles qui deviennent les héroïnes le temps de quelques dizaines de pages.