One Half of a Married Couple Vol.2 : Critiques

Grâce à quelques recherches, Aya finit par trouver la présence de l'amante de son époux sur les réseaux sociaux. Plus démunie que jamais, la jeune femme ne sait comment réagir, elle qui ne veut pas perdre son mari, d'autant plus qu'elle n'a pas de preuves concrètes. La situation est d'autant plus frustrante que lors d'un séjour chez les parents de Kazuma, ce dernier se montre étonnamment protecteur. Afin de le garder auprès d'elle, Aya lui soumet l'idée d'avoir un enfant et de fonder leur propre foyer...

Véritable drame à suspense sur fond d'adultère, l'œuvre de Yukino Natsukawa et d'Akiyo Kurosawa ne paie pas de mine de prime abord étant donné sa formule qui renvoie aux soap operas, avec le lot d'intrigues sentimentales torturées que ça implique. Pourtant, le premier tome a su tirer son épingle du jeu grâce à une belle gestion de l'intensité, à une héroïne rapidement rendue attachante, à la capacité de l'histoire de nous faire languir, et à une palette de personnages secondaires qui laisse entendre une vraie révolte féminine en guise de toile de fond.

Le second tome joue globalement sur les mêmes arguments que le premier, mais en poussant plus loin la relation désormais sensible entre Aya et Kazuma. L'héroïne doutant plus que jamais de la fidélité de son mari, les tensions entre eux sont légitimes et se font ressentir dans les dialogues. Les autrices ont ainsi à cœur d'explorer les deux protagonistes par leurs réactions respectives, renforçant l'ambiguïté de Kazuma tout en décortiquant la détresse d'Aya qui utilise un désir de grossesse comme rempart de son couple. Des éléments soumis à une certaine morale ainsi qu'au jugement des lecteurs, ce qui donne justement une vraie zone grise à l'intrigue et aux personnages, y compris à Kazuma qu'on aimerait lavé de tous soupçons, quitte à jouer la carte du quiproquo, mais dont le masque semble tomber peu à peu, notamment en ce qui concerne un certain penchant possessif de l'intéressé. C'est dense, bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer à la lecture du synopsis.

Le seul regret que l'on peut avoir vient de la mise en retrait du groupe d'amies d'Aya... du moins jusqu'aux dernières pages. Dans sa dimension engagée, le titre semblait planter des dilemmes propres à chacune des camarades de l'héroïne, un segment que le climax de ce deuxième tome embrasse tout en y collant toute l'ambiguïté de Kazuma, rendant l'approche toujours plus réussie.

Un deuxième opus qui confirme les qualités du premier, donc, tout en renforçant nos attentes sur certains éléments. Rondement menée, l'œuvre nous séduit volontiers !