Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 18 Février 2025
Au sein du paisible village de Fuchigamori où humains et yôkai en tous genres cohabitent en harmonie, l'été cède peu à peu sa place à l'automne, avec tout ce que cela peut impliquer de petites activités typiques de cette saison, une cueillette de pommes en tête. Dans ce contexte, bien d'autres activités tantôt tranquilles tantôt plus mouvementées se succèdent, au gré des courts chapitres de ce deuxième volume: les parties de pêche de Tazenbô et ses amis qui sont l'occasion de se retrouver et de se confier un petit peu, l'irruption à l'école d'un raijû (un yôkai de la foudre) perdu qui risque de semer la zizanie, un train vide qui roule tout seul, les légendes horrifiques de l'école qui ne sont peut-être pas des légendes... sans oublier les nombreux yôkai qui entrent en scène ou réapparaissent en bénéficiant toujours de designs soignés, et de toutes les rencontres et les relations que cela peut amener, ne serait-ce qu'au sujet de la petite Mutsumi qui ressent un attachement toujours plus fort pour Jirô.
Dans les faits, cela amène toujours dans l'oeuvre de belles mises en valeur des liens et de certaines choses essentielles comme le besoin de se débarrasser de l'ignorance et des préjugés face à l'inconnu. Mais il arrive aussi parfois que ces liens soient menacés, et dans ce tome c'est sans aucun doute Yuri qui cristallise le plus cette idée, dès lors que celle-ci, en voyant Buchio si proche de sa famille, finit par se disputer avec lui en évacuant ses propres douleurs familiales passées. Figure centrale du volume à plusieurs reprises, la kitsune doit alors se confronter à son lourd héritage familial, faire le point sur son passé et sur ce qu'elle a injustement reproché à Buchio, pour un résultat assez joliment tourné et au fil duquel on prend plaisir à la découvrir un peu plus.
Et justement, que devient Buchio pendant ce temps-là ? Eh bien, notre cher nekomata continue petit à petit de bien s'habituer à sa nouvelle condition de yôkai, et s'applique autant que possible à bien s'intégrer, étape par étape, par exemple en trouvant un travail, en participant à un toast célébrant son arrivée ou en s'inscrivant à l'école de conduite. Dans l'atmosphère assez tranquille typique de la série, on s'attache tout naturellement à le voir avancer pas à pas, dans une harmonie toujours palpable avec son entourage, humains comme yôkai.
Sous le trait tout doux et un brin bucolique de la mangaka (mention spéciale, aussi, au soin qu'elle accorde à ses environnement), Nos Voisins les Yokai confirme alors facilement son charme avec ce deuxième tome, au bout duquel il y aurait de quoi regretter d'être déjà à la moitié de la série !