Noragami Vol.1 - Actualité manga
Noragami Vol.1 - Manga

Noragami Vol.1 : Critiques

Noragami

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Février 2015

Remarquée en France pour sa première série Alive Last Evolution où elle était uniquement dessinatrice, Adachitoka nous revient désormais sur une oeuvre où elle gère seule scénario et dessins : Noragami, shônen débuté en 2011, qui a vu sa popularité grandir après une adaptation animée début 2014.


Tout commence par un premier chapitre servant à poser les premières bases. On y découvre une collégienne qui, brimée par ses camarades de classe, s'enferme dans les toilettes par désespoir. Là, elle découvre sur le mur un numéro de téléphone lui proposant de l'aide, et, dès lors qu'elle l'a composé, voit apparaître devant elle deux individus on ne peut plus bizarres qui la font hurler (bah oui, imaginez donc, deux gus qui apparaissent comme par magie dans vos toilettes, c'est pas banal). Il s'agit de Yato, garçon qui se présente comme... un dieu, ni plus ni moins, puisque c'est ce qu'il est. Accompagné de Tomone, son shinki (ustensile divin ou arme divine), il vient en aide à ceux qui l'appellent contre la somme mirobolante de... 5 yen (le prix d'une offrande), principalement pour combattre les ayakashi, êtres s'immisçant dans l'angle mort des humains, entre le monde des vivants et l'au-delà, et se nourrissant des émotions négatives des humains...


En somme, encore un manga d'action où un héros surnaturel combat des démons pour protéger les humains ? Hé bien, oui et non, car si la base laisse clairement penser ça, Adachitoka y amène des éléments supplémentaires aidant son récit à nous intriguer dès le départ.


Déjà, même s'il est un dieu censé venir en aide aux humains, Yato est un peu... hum, particulier. D'un naturel plutôt franc et prétentieux, voyez-vous. Il se fiche bien des humains qu'il sauve, n'hésite pas à les dénigrer et à se montrer égoïste, car tout ce qui l'importe, c'est de devenir populaire... mais à cause de son incapacité à se remettre en question, il est très loin de l'être ! Il est détesté autant par les humains que par ses semblables, si bien que dès la fin du premier chapitre, Tomone est au bout du rouleau, ne le supporte plus et le lâche comme un gros bousin après seulement trois mois de collaboration. Voilà notre "dieu" sans arme divine... et, qui plus est, quasiment sans emploi et SDF. Vous avez dit "loser" ?


Bref, dès ce chapitre d'introduction, le ton est donné, et bien donné. Présentant efficacement le premier personnage principal de son manga, Adachitoka joue beaucoup sur l'humour que véhicule le dieu loser Yato et sait rendre son récit prenant et immersif. Peuvent alors commencer les choses sérieuses dans la suite du tome...


Enfin, "sérieuses" est un bien grand mot. Après avoir découvert Yato, nous faisons la connaissance de Hiyori Iki, adolescente plutôt banale, un peu dans la lune, entourée d'un père médecin et d'une mère vieux jeu, et bien moins intéressée par les boy's bands dont raffolent ses amies que par... les arts martiaux, ce qui la fait un peu passer pour une extraterrestre parfois.


Ainsi vit-elle au quotidien, jusqu'au jour où en pensant sauver Yato de la mort, elle se fait renverser par un bus. Alors qu'elle est au seuil de la mort, se crée en elle un pouvoir étrange : elle peut désormais séparer son âme de son corps et voir les créatures hantant l'entre-deux mondes ! Evidemment, la pauvre fille ne comprend pas trop ce qui lui arrive, et ne peut alors compter que sur Yato, à qui elle demande de trouver une solution pour qu'elle redevienne totalement humaine. Mais peut-on faire confiance à ce dernier ? Pas si sûr : même si Hiyori s'est sacrifiée pour lui, Yato s'en fiche un petit peu, et voici la jeune fille contrainte de suivre ce dieu de pacotille dans sa quête de succès, en attendant qu'il daigne la rendre humaine de nouveau...


Evidemment, on devine que Hiyori devra se coltiner Yato pendant un bon moment, et que leur relation évoluera sûrement au gré de leurs aventures. En attendant, on reste jusqu'au bout de ce volume sur une introduction qui met efficacement en place les choses, précise régulièrement des éléments importants (notamment sur l'appendice de Hiyori quand elle quitte son corps, sorte de corde qui la vouerait à une mort certaine si elle était coupée), le tout toujours avec cette bonne dose d'humour : un Yato contraint d'accepter les missions les plus moisies tant il est à la dèche et qui recherche désespérément un nouveau shinki, une Hiyori amusante de par son côté parfois un peu naïf face aux créatures et surtout grâce à sa faculté à quitter son corps sans prévenir (généralement, ça arrive dans les pires situations, genre en pleine course ou face à un monstre, sinon ce n’est pas drôle)... Autant dire qu'avec ces deux-là en guise de héros, on ne devrait pas s'ennuyer dès que le manga aura réellement décollé !


Et décoller, espérons que la série le fera rapidement. C'est désormais tout ce que l'on attend après cette longue mise en place assez classique, mais rendue très efficace par ce duo détonnant et amusant. Le fait que le tome 2 sorte en même temps que le volume 1 nous aidera sans doute à y voir plus clair.


A part ça, on retrouve avec grand plaisir la virtuosité graphique qu'Adachitoka montrait déjà sur Alive Last Evolution : son trait fin et clair fait toujours des merveilles, d'autant qu'il est associé à un découpage et une narration limpides et très dynamiques. Certains contrastes noir/blanc sont également saisissants, principalement sur le personnage de Yato, sur ses vêtements, ses cheveux et certaines de ses expressions faciales (le tout rappelant de temps à autre ce que peut faire Sho-u Tajima, rien que ça). Signalons aussi la variété des designs des ayakashi, qui ont tout pour offrir des scènes impressionnantes plus tard.


Classique, mais efficace, trouvant un bon équilibre entre aventure fantastique et humour un peu branque, le début de Noragami offre une mise en place prenante et donnant clairement envie de voir de quoi la suite sera faite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs