Nora Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Janvier 2014

Les mangas ayant pour thème principal l'Enfer se font de plus en plus nombreux dans les rayons de nos libraires à l'heure actuelle. De nombreux titres tels que Beelzebub ou encore Que sa volonté soit faite à titre d'exemple arrivent à détourner les codes pré-mâchés de l'Enfer pour en tirer des situations amusantes. Bien avant toute cette effervescence autour des limbes, il était sorti dans nos contrées un manga, jouant également sur ce ton, trop méconnu, mais méritant quand même que l'on s'y attarde un tant soit peu.

Ce manga c'est Nora : The Last Chronicles of the Devildom signé Kazunari Kakei et dont l'éditeur Panini Manga s'est chargé de la publication entre Août 2006 et Janvier 2008. Le mangaka nous narre, par le biais de son œuvre, les péripéties de Nora, un démon facétieux qui est une véritable source à problèmes pour le Seigneur des Enfers, ce dernier ne supportant pas l'autorité et n'hésitant pas à défier sans cesse son supérieur. Dans le but de parfaire son éducation, Satan décidera donc d'envoyer Nora sur Terre afin de lui apprendre les bonnes manières. Nora se retrouvera confronté malgré lui, à Kazuma, un adolescent studieux mais un brin bagarreur qui est président d'une association d'élèves et dont le tempérament est le strict opposé de celui du démon. La cohabitation entre ces deux êtres risque donc d'être explosive.

« Regarde toi dans un miroir, ta Majesté infernale des horreurs ! »

Le speech de Nora fait preuve d'une certaine originalité dans le sens où le rapport de force démon/humain est inversé suite au Pacte conclu entre Satan et Kazuma. En effet, Kazunari Kakei considère Nora comme un petit chien agité, Kazuma devant le dresser et lui apprendre le respect ainsi que la politesse. Son éducation sera donc hasardeuse compte tenu du caractère bien trempé dont fait preuve le démon capricieux. Par ailleurs, tout aurait été trop simple pour Nora et Kazuma si quelques démons ne seraient pas intervenus pour faire la peau au succube le plus turbulent de l'Enfer. Le mangaka pousse même le vice encore plus loin, Nora ne pouvant plus utiliser ses pouvoirs comme bon lui semble. Effectivement, notre héros possède autour de son cou un collier lui interdisant tout emploi de ses aptitudes magiques. Une seule personne peut lui accorder ce geste, il s'agit bien évidemment de Kazuma qui pourra autoriser (où non) les faits et gestes de son élève turbulent. Néanmoins, une petite contrainte vient s'ajouter dans ce contexte inhabituel : si Nora vient à utiliser trop régulièrement ses pouvoirs ou déclencher une décharge trop puissante de magie, cela aura des répercussions plus ou moins grandes sur son organismes. De la première jusqu'à la dernière page, les situations savoureuses s'enchaînent sans temps mort, Kazunari Kakei boostant à vitesse grand V son récit par le biais de ses deux protagonistes principaux.

Mais le plus gros point fort de ce premier volume reste la dualité du duo Nora/Kazuma. Ce couple basé sur l'opposition de deux personnalités radicalement différentes l'une de l'autre fonctionne à merveille, Nora étant très agité et Kazuma incarnant la raison ainsi que la discipline. Les répliques fusent donc dans tous les sens et ce du début à la fin de la lecture, les personnages n'arrêtant pas de se tirer dans les pattes. Cela en devient même jouissif de voir Nora se tordre de douleur après que son maître lui ai refusé d'utiliser ses pouvoirs magiques.

Bien évidemment, le récit repose sur les épaules de ce duo improbable et très attachant mais le mangaka n'oublie pas ses personnages secondaires. Si certain(e)s restent relativement simplistes, d'autres sont très atypiques. Je pense notamment à Satan qui n'est pas représenté par une figure masculine (comme dans la majorité des romans traitant du même sujet) mais par une présence féminine aux formes généreuses qui n'hésite pas à se faire une manucure des ongles tout en regardant son petit protégé se faire éduquer sur Terre. Quant au personnage de Nell, que le lecteur découvrira en fin de tome, c'est typiquement le genre de personnage beau-gosse vu et revu, usé à la moelle, qui ne cessera de nous énerver mais qui fait preuve d'énormément de charisme.

Kazunari Kakei n'hésite pas à mettre les petits plats dans les grands en nous offrant des scènes d'action diablement bien rythmées et dans lesquelles le duo Nora/Kazuma peut s'en donner à cœur joie. Le coup de crayon du mangaka reste très classique pour le moment mais il fait ressortir toute l'agitation débordante du corps de Nora, le démon ayant des mimiques littéralement tordantes. Le seul reproche que je pourrais soulever concernant les dessins seraient des environnements assez vides, manquants de détails et d'un petit peu de clarté.

Côté édition, quelques fautes au niveau orthographe/syntaxe seront visibles par les lecteurs les plus pointilleux. L'impression, quant à elle, est tout à fait correcte.

Nora démarre donc sur les chapeaux de roues avec un premier tome fichtrement réussi, terriblement fun, allant à cent à l'heure et se lisant d'une seule traite. On a hâte de lire la suite des aventures de Nora et de son maître une fois le volume refermé !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kimi
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs