Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 01 Décembre 2025
Après pas loin de quatre années d'absence (le tome 6 étant sorti en août 2021), Nobles Paysans a fait son retour en France au mois de mai dernier avec la publication de son 7e volume, tandis que le 8e opus est prévu chez Kurokawa en cette première semaine de décembre. Nous voici donc, en cette année 2025, avec une double dose du manga autobiographique de l'illustre Hiromu Arakawa, ce qui nous fait déjà rattraper le rythme de parution japonais puisque, rappelons, il s'agit là d'une oeuvre que la mangaka poursuit à rythme très tranquille, selon ses idées, entre deux chapitres de ses populaires séries du moment (en l'occurrence, ces dernières années, Tsugai et Arslan).
Par rapport au tomes précédents, la recette proposée par Hiromu Arakawa ne change aucunement: entre les moments nous plongeant dans son passé et plus spécifiquement son enfance à la ferme familiale de Hokkaidô, et ceux nous immisçant dans un passé plus récent ou à l'époque présente et se partageant entre les détails sur la ferme de ses parents, sa propre vie de famille et ses réunions éditoriales avec la toujours aussi indispensable madame Ishii, la mangaka ne manque jamais d'anecdotes à nous confier sur tout ce qui lui vient à l'esprit.
Ainsi, l'impact des insectes sur les cultures (certains étant bénéfiques quand d'autres sont nuisibles), l'inconscience de touristes qui ne savent pas le mal qu'ils font aux plantations en s'y rendant, l'irrespect de personnes n'ayant aucun scrupule à venir faire de la cueillette non-autorisée sur des terres qui ne leur appartiennent pas voire à voler du matériel, les changements des conditions de travail pour les parents de l'autrice et autres conséquences indirectes depuis que la ferme familiale a arrêté l'élevage (en particulier de vaches), ce qu'a apporté l'achat d'un tracteur neuf, un focus sur les séries/émissions télévisées se déroulant dans le milieu agricole ou à la campagne, un voyage de repérage de l'autrice en France où elle a pu visiter une ferme française et goûter des fromages (cocorico), ou encore le problème des tiques, sont quelques-uns des aspects abordés dans ces environs 120 nouvelles pages, avec toutefois une considération supplémentaire à prendre en compte: le fait que le COVID soit passé par là. Le présent opus regroupe effectivement les chapitres qu'Arakawa a conçus entre décembre 2019 et août 2021, soit en pleine période de pandémie et de confinement, ce qui se ressent ici dans un paquet de chapitres au fil desquels l'autrice se doit d'évoquer sous différents angles (pour elle, sa vie de famille et son travail de mangaka, pour la ferme familiale...) l'impact que cette période a pu avoir.
Certains moments relèvent de la pure anecdote croustillante quand d'autres se révèlent enrichissants (par exemple l'utilité de certains insectes pour les cultures, pour les personnes qui ne le sauraient pas encore) voire quasiment d'utilité publique. Et bien que l'autrice revienne (certes sous des angles différents) sur des choses qu'elle a parfois déjà abordées dans les précédents volumes, il n'y a aucune lassitude, notamment parce que son sens de l'humour (qu'il soit loufoque, débile ou un brin cruel) et de l'autodérision, bien porté par son dessin léger, fait toujours très bien son office. En somme, retrouver Nobles Paysans après une bien longue absence est un vrai petit plaisir dans l'ensemble !
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