Nirvana Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 22 Mai 2017

Propulsée dans un autre monde, le Gurgrah, où elle serait soi-disant la réincarnation de la déesse Sakuya, la jeune Yachiyo Hitotose a déjà entamé sa mission visant à réunir les 12 signes, chacun étant capable de lui conférer une apparence et un pouvoir différent afin de défendre ce monde contre les forces du mal. Ainsi, grâce à sa détermination et à son empathie profonde pour les autres, elle a déjà su rallier à elle Mal Bârah, le Signe du Sanglier ayant le pouvoir de la terre, ainsi que Lûna Salbaj, princesse du Mahal, signe du Singe et détentrice du pouvoir du vent. C'est ensemble que les trois nouveaux compagnons s'apprêtent à se mettre en route pour les terres du Signe du Serpent, détenteur du pouvoir de divination n'apparaissant qu'une fois par an. Mais leur chemin sur la mer risque d'être beaucoup plus mouvementé que prévu, entre repêchage d'un homme errant dans l'eau, naufrage, et rencontre avec de mystérieux personnages remettant en pause le statut de notre héroïne.

Au vu du schéma du premier volume, Nirvana semblait partir sur des bases très linéaires, avec une héroïne devant parcourir les différents royaumes de ce monde les uns après les autres pour rallier à sa cause les différents Signes... hé bien non, car Jin et Sayuki se font un plaisir de nous prendre un peu à contrepied en accélérant les choses autour de nouvelles donnes !

En effet, dès lors que le corps de mystérieux Lark West, un homme a priori très solitaire, est repêché par une héroïne toujours aussi impulsive dès qu'il s'agit d'aider les autres, tout se précipite autour de l'apparition de plusieurs nouveaux personnages qui ne vont pas manquer de bousculer Yachiyo et ses compagnons. Qui est le dénommé Tenka, venant s'opposer à la jeune fille ? Tous les Signes seront-ils forcément enclins à se ranger de son côté ? Yachiyo est-elle seulement la déesse tant attendue ? Peut-elle vraiment, elle qui n'est qu'une gamine, porter sur ses épaules tous les espoirs du peuple du Gurgrah ?

Voici que le rôle de Yachiyo dans ce monde, ce rôle qu'elle n'a pas choisi, mais qu'elle tente d'accomplir avec détermination, se voit remis en cause. A-t-elle la force nécessaire ?... Et, surtout, aime-t-elle réellement venir en aide aux autres ? A travers cette interrogation soulevée par l'observateur Lark, le masque que la jeune fille a toujours tenté de conserver risque de se fissurer, dévoilant ce qu'elle pense réellement. Le tout s'effectue à travers un flashback qui, en arrivant dès le tome 2, a le mérite de lancer un peu plus la série, et de répondre aux interrogations sur cette gamine qui se retrouvait comme une "nouvelle mère Teresa" dans son monde alors qu'elle n'était que collégienne. Découvrir le passé de Yachiyo, c'est lever le voile sur son enfance très loin d'être idéal, sur sa relation avec une mère qui à force de faire des missions humanitaires partout a laissé son enfant dans la solitude bien malgré elle... Ce qui se dévoile sur le passé de notre jeune héroïne est rendu assez fort, car les auteurs vont à l'essentiel, restent clairs, parviennent à bien mettre en avant les émotions un peu contradictoires qui ont pu animer la jeune fille pendant ces années jusqu'à aujourd'hui. Malgré tout, même si ce retour en arrière explique certaines questions que l'on se posait forcément à l'issue de la rapide présentation en début de tome 1, il amène de nouvelles facilités qui pourront agacer un petit peu : sérieusement, personne pour prendre en charge une gamine de 12 ans pendant tout ce temps ?

Reste qu'une fois ces données en tête, le récit s'emballe bien, en contraignant Yachiyo à devoir s'affirmer au plus vite. Pour cela, elle devra en premier lieu compter sur les premiers compagnons d'aventure qu'elle s'est fait, qui ont peut-être déjà pu cerner mieux qu'elle-même ce qu'elle est, et qui croient en elle... en tant que Sakuya, ou en tant que Yachiyo ?

Même si les différents noms ne sont pas toujours évidents à retenir (certains étant balancés très vite), l'univers global continue d'intriguer de par ses influences hindouistes. C'est également le trait de Sayuki qui reste très plaisant : les moments d'action ne sont pas encore parfaitement fluides, mais ils dégagent impact et dynamisme, certains angles de vue sont plutôt bien fichus, les personnages profitent d'une expressivité impeccable, et certains décors et costumes restent particulièrement soignés. A cela, il faut ajouter quelques légers running gags autour du côté "princesse" de Lûna et des facultés de construction de Mal, (surtout en première partie de tome).

Dans leur postface, les auteurs affirment que les deux premiers tomes leur ont permis de mettre en place le scénario comme ils le souhaitaient et après y avoir réfléchi avant le début de la prépublication, et c'est bien l'impression que cela donne : malgré d'évidentes facilités, Nirvana confirme ses qualités, avec un univers plutôt intrigant, une héroïne facilement attachante, et un scénario qui a de quoi bien progresser.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction