NeuN Vol.4 - Actualité manga
NeuN Vol.4 - Manga

NeuN Vol.4 : Critiques

NeuN

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Juin 2020

Après avoir vu Sechs pousser Acht au suicide, Neun, accompagné de Theo et de Naomi, a gagné la résistance polonaise en étant nourri d'un désir plus fort que tout: éliminer lui-même ce "frère" diabolique. En Pologne, le trio vient juste de rejoindre Slomiana Kula, un groupe résistant dirigé par le dénommé Kugel, et où notre héros fait la connaissance de sa "soeur", Rebekka Elf, jeune adolescente ayant vu son village massacré par les troupes de Hitler, et se montrant déterminée dès qu'il est question d'exterminer les nazis et le Führer. Dans leur opposition commune au nazisme, nos héros et cette organisation résistante devraient donc pouvoir s'entendre comme il se doit, mais encore faut-ils que tous parviennent à se faire confiance...

NeuN et les siens doivent donc faire leurs preuves pour gagner la confiance Slomiana Kula, mais es choses sont réciproques, et cela donne un tout début de tome assez intéressant pour certaines choses: la détermination de la charismatique Rebekka pour éradiquer les nazis, celle de Neun pour faire payer ses atrocités à Sechs, mais aussi la délicatesse pour eux de vivre avec le sang de Hitler en eux... Non seulement cela provoquer forcément des frayeurs au sien même de l'organisation, mais cela pose aussi une question: ces enfants sont-ils voués à suivre la même voie que leur "père" alors qu'ils ne sont que des objets pour lui ? Leur destin est-il de s'entretuer simplement parce qu'ils ont le sang maudit de Hitler dans leurs veines ?

Mais rapidement, la suite du volume vient plutôt se diviser en deux parties parallèles.

Dans l'une, voici Theo et Kugel partis en opération de reconnaissance au coeur d'un camp, en vue de sauver le millier de prisonniers qui y sont forcés de participer à un chantier jusqu'à la mort. Une sorte de mission quasiment suicidaire (car une fois entrés dans le camp, comment en sortiront-ils ?) pour les deux hommes, que Tsutomu Takahashi installe pour l'instant vite et bien, non sans évoquer la présence d'un certain docteur déjà bien connu, mais aussi les atrocités du SS-Oberführer Oskar Dirlewanger, immonde personnage ayant réellement existé.

Dans l'autre, on retrouve Neun et Rebekka en mauvaise posture dès lors qu'ils croisent la route d'un vieil homme polonais chargé d'incinérer les corps des gens tués par les nazis. Tout en croquant en cet inquiétant individu un homme qui a avant tout souffert de la guerre au point de haïr tous les "boches" sans distinction (la haine aveugle engendrée par la bêtise de la guerre...), le mangaka nous offre ensuite une scène assez audacieuse et malaisante à souhait, où les deux enfants risquent d'être incinérés vivants, avec à la clé ce qui est forcément une petite métaphore déstabilisante de ce que pouvait être l'horreur des fours dans les camps de concentration... Mais ce qui est intéressant aussi ici, c'est bien ce que ce passage a à dire des deux jeunes "enfants de Hitler": Rebekka a beau vouloir se montrer forte et déterminée, n'a-t-elle pas peur dans le fond ? Sans doute est-ce que que Neun voulait dire quand, au début du tome, il dit qu'elle ment... Et pendant ce temps, notre héros continue d'intriguer dans ce qu'il véhicule, que ce soit via son pouvoir de synchronisation qui est une véritable métaphore de la manipulation des consciences telles que les faisait Hitler, ou via ses petites réflexions sur la religion, sur la peur de mourir...

Toujours porté par la patte graphique virtuose de Takahashi, NeuN suit donc ici son cours sans faillir, le mangaka abordant les choses avec une puissance évocatrice qui ne laisse aucunement insensible.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs