Nanja Monja Vol.1 - Actualité manga

Nanja Monja Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Janvier 2011

Dans le petit village de Hananoki, la nuit est calme. Au pied d'un arbre gigantesque nommé le Nanja Monja, un vieil homme recueille un bébé qui semble abandonné. Les années passent. Le vieillard vient de mourir et laisse derrière lui son petit-fils, Taro, à présent livré à lui-même. Le collégien, passionné d'astronomie, se voit obligé de faire une croix sur ses études pour pouvoir subsister, malgré les protestations de son entourage, à commencer par son amie d'enfance Michiko. Mais un jour, alors qu'il observe les étoiles, Taro a la surprise de voir une jeune fille tomber du Nanja Monja alors qu'elle était en train de l'escalader. Se précipitant sur les lieux, il ne trouve au pied de l'arbre que les vêtements de la jeune fille, qui semble s'être volatilisée. Mais plus tard, en rentrant chez lui, il a la surprise de découvrir la jeune fille... qui tient dans la paume de sa main ?! Nommée Sora, la demoiselle a rapetissé de manière inexplicable en chutant du Nanja Monja. Commence alors une entente bienveillante entre les deux enfants, alors-même que les mystères autour du grand arbre et du rétrécissement de Sora s'accentuent, et qu'en plus de ses parents, d'étranges personnes semblent être à la poursuite de la jeune fille, activement recherchée.

Alors qu'Arrietty vient de sortir au cinéma, difficile de ne pas faire un rapide parallèle entre le dernier né des studios Ghibli et Nanja Monja, premier titre à paraître en France de Shizuka Ito. Mais si la comparaison entre les deux oeuvres s'arrête à peu de choses près à cette histoire de rencontre entre un jeune garçon et un fille minuscule, Nanja Monja possède autant de charme et de fraîcheur que son éloigné cousin cinématographique.

Rapidement, on se laisse facilement charmer par le petit monde mis en place par Shizuka Ito, porté par un style graphique de grande qualité. Omniprésents, les décors naturels ou villageois fourmillent de détails sans paraître trop denses, et laissent régulièrement place à des pages mettant pleinement en avant des paysages au charme bucolique qui fait mouche. Personnel, le design des personnages sait se faire expressif et attachant, notamment au détour des regards bienveillants que peuvent se jeter les deux héros que sont Taro et Sora, qui s'attachent rapidement l'un à l'autre.

Du côté de l'histoire, Ito se contente pour le moment de jeter ça et là plusieurs mystères qui restent pour le moment totalement énigmatiques, mais qui semblent tous reliés au Nanja Monja, ce gigantesque arbre théâtre de nombreux évènements mystérieux. Et si l'on peut deviner les grandes lignes de certains mystères, notamment en ce qui concerne les origines de Taro, on reste fortement intrigué par la façon dont la mangaka mettra en avant les mystères du grand arbre merveilleux, et par les énigmes autour de Sora. Pourquoi les vieillards du village interdisent-ils l'escalade du Nanja Monja ? Pourquoi Sora s'est-elle enfuie et semble-t-elle chercher à éviter ses parents ? Et qui sont les mystérieux individus en camionnette qui semblent la poursuivre ?

En attendant d'en découvrir plus, ce premier tome se dresse avant tout comme une introduction à un univers charmant, et si l'on a déjà évoqué la beauté visuelle du cadre, signalons également la sympathie que l'on peut avoir d'emblée pour les différents personnages. De notre héros Taro à l'intrépide mais désormais fragile Sora, en passant par Michiko, amie d'enfance amoureuse de Taro mais devenant rouge comme une tomate dès qu'il en est fait mention, Futa, meilleur ami de Taro qui prend plaisir à taquiner Michiko, Ken le policier-commère ou encore l'amusante Taé ou les vieillards, chaque protagoniste possède un charme qui lui est propre, et c'est l'ensemble du village qui apparaît rapidement très vivant, d'autant que les intéractions entre les différents personnages de ce petit monde parâit d'emblée on ne peut plus naturel et bienveillant, à l'image des vieillards souhaitant recueillir Taro pour ne pas le laisser à l'abandon. C'est simple, on a l'impression de connaître les personnages depuis toujours. Au coeur de ce cadre sympathique, c'est tout naturellement que vient s'immiscer la dose de fantastique. Du rétrécissement de Sora aux nombreux petits hommes déguisés en granouilles en passant par les étranges statues au pieds de l'arbre, on devine que tout trouve sa source auprès du Nanja Monja, cet arbre mystérieux qui ne devrait cesser de gagner en importance par la suite.

Porté par un style graphique personnel de qualité et par un cadre villageois très animé tout en restant relativement paisible, ce premier volume se dresse comme une introduction à une lecture attachante, vivante et très rafraîchissante, pourvue d'un charme bucolique fort plaisant, et qui est susceptible de ravir aussi bien les petits que les grands. Une oeuvre courte prometteuse dont on attendra avec impatience de voir ce qu'elle nous réserve par la suite. Un titre rafraîchissant à découvrir avec curiosité.

Du côté de l'édition, Glénat nous offre un travail de très bonne facture. Une fois tournée, la couverture colorée laisse place à quatre premières pages en couleurs de toute beauté. La traduction est fluide, l'impression satisfaisante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs