Naked star - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Mai 2009

Enfin le one shot tant attendu de Oh Great arrive chez nous par la grande porte ( sous blister tout de même et pour un public averti de plus de 18 ans - et il y a de quoi... ) sous une édition de grande classe, entre pages en couleur, pages glacées pour quelques planches façon "art-book". Le contenant s'avère être un bijou d'édition et aurait peut être mérité d'apparaître dans le classement de la Japan expo dans cette catégorie.

Passons au contenu, certes Oh Great fait très souvent dans le fan service, mais on entre dans le vif du sujet assez rudement et maladroitement, une histoire bancale pour commencer avec des scènes crues au possible, de quoi en dégouter plus d'un dès les premières pages même si le héros n'a pas un mauvais fond - quoique... Non censuré, ce titre mérite son cellophane, car ce ne sont plus des petites culottes que nous pouvons voir mais de réels ébats pornographiques et misogynes.

Ce one shot se caractérise par une illogique suite d'histoires courtes sans aucun lien et apparaissant indifféremment selon les dates de publication, ne permettant pas de faire le point sur l'évolution graphique du maître. Entre auto satisfaction féminine par une narcissique, immoralité entre les relations d'un père, de sa fille et de feue sa mère débauchée qui aurait transmis les gènes à sa progéniture, l'auteur saute du coq à l'âne de manière impersonnelle et parfois maladroite, la rapidité de lecture de certains chapitres ne laisse même pas le temps d'assimiler le but - si tant est qu'il y en ait un - de l'histoire, sinon de combler une perversion ou un caractère lubrique de l'auteur ou d'une commande pour un magazine de prépublication.

La première historiette réellement intense et fouillée - pardonnez moi l'expression...- qu'est bulle de savon au dessin très loin du Oh Great habituelle qui paru sous un pseudo pour ne pas nuire à sa réputation et au magazine s'avère être finalement plus complexe qu'il n'y paraît, voire même tente de délivrer un message aux lecteurs.

Avec Général Bondage, l'auteur nous confie ses planches les plus exquises et les plus déjantés dans le monde du hentaï sur papier, entre bondage, handicap, sado-masochisme et percings improbables, les planches rivalisent toutes en terme de réalisme et de beauté, seuls les thèmes et ce qu'il en ressort peut choquer littéralement voire écoeurer certains lecteurs.

Nous découvrons ensuite un héros qui tient à coeur à Oh Great en Necroman, un justicier masqué vêtu d'une cape et d'un phallus lui servant d'arme à feu (rien que ça !), à travers lequel il fait passer la débauche comme délit mais n'en est pas moins attiré et se décharge sur les femmes l'entourant...

Les histoires se suivent et n'ont rien à voir, pour les adolescents dirais-je les suivantes s'avèrent plus adaptées, entre affrontements de gangs rivaux pour un territoire ( clin d'oeil à Air gear ), le sexe et même le fan service sont carrément absents, mais cette fois-ci c'est violence qui les remplace, la mafia se chargeant de fournir armes et macchabées...

Enfin avec Song of Sapphire Star, Oh great nous livre une histoire incomplète mais certainement plus éloquente que toutes le précédentes, le futur étant le terrain de chasse de nos héros, entre vaisseaux spatiaux et révolution envers des immigrants désireux de faire régner l'ordre par la force ...

Bref, un one shot certainement indispensable (et encore...) pour les fans d'Oh Great, mais largement dispensable aux autres surtout si le but est de découvrir l'oeuvre globale de l'auteur, ce titre n'étant qu'un aperçu trop inégal en terme de qualité de ses capacités et de ses séries.

Une série qui surfe sur la ligne rouge des lois françaises avec l'interdiction de représentation de mineurs, mais qu'Oh Great sait faire paraître plus jeune... Un gros risque commercial de la part de l'éditeur Asuka que de sortir une telle oeuvre, qui risque d'être réservée à une infime partie du lectorat français, ne comprenant peut être même pas dans ses rangs les fans d'hentaï... En tout les cas, un tel pari mérite de s'y pencher et même si la qualité n'y est pas, l'esprit permet de découvrir l'auteur encore un peu plus...

Un titre étrange laissant un arrière goût après lecture même pour des habitués et amateurs d'hentaï et ecchi...
Certainement à ne pas mettre entre toutes les mains mais peut être à entre-ouvrir par simple curiosité pour les fans afin de voir le monde dans lequel Oh Great vit et peut être découvrir ses plus bizarres désirs...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Daigoro
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs