Naguribito K - Actualité manga
Naguribito K - Manga

Naguribito K : Critiques

Naguribito K

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Janvier 2019

Éditeur pas comme les autres, Black Box aime nous faire découvrir des auteurs inconnus en France, quitte à prendre des risques. C'est le cas avec Tsuyoshi Adachi, mangaka qui a un bon nombre de titres à son actif au Japon, mais que nous n'avions jamais pu lire avant 2018.
Pour le lancement de l'auteur chez nous, Black Box s'est penché sur trois titres parlant de box et de sports de combat, le premier à paraître chez nous étant Naguribito K, one-shot publié au Japon en 2005 dans les pages du magazine Business Jump. La découverte en valait-elle la peine ? Plutôt, oui, le titre proposé ayant ses jolies qualités.

Ancien boxeur qui s'est retiré du milieu après peu de matchs, Kei Hanayashiki occupe deux métiers. Le premier, le plus original, est celui de punching-ball, permettant à ses clients de se défouler sur lui. En parallèle, Kei est aussi détective et un détective particulier, proposant de résoudre des mystères et calmer ses cibles à coups de poing. Il n'est pas vraiment seul dans ses péripéties puisque Mako, lycéenne et fils de la propriétaire qui loue un logement à Kei, est souvent là aussi bien pour l'épauler que pour réclamer les impayés...

Avec Naguribito K, Tsuyoshi Adachi nous offre un protagoniste haut en couleur et peu commun, dont l'activité principale est d'être frappée par ceux qui ont besoin de déverser leurs émotions sur autrui... Rapidement, le ton du titre est donné : le one-shot s'apprête à dépeindre le quotidien de ce boxeur retraité avec une bonne dose d'humour, mais aussi beaucoup de bons sentiments.

Car la force principale du récit est sans doute sa sincérité. Au cours de 11 chapitres qui forment une histoire complète, le lecteur suit les différentes affaires pour lesquelles Kei agit comme enquêteur, passant par des registres variés comme les violences conjugales, les trafiques illégaux ou la corruption, l'occasion pour le héros de remettre les idées en place à bien des individus. Pourtant, aussi graves soient les sujets abordés dans le one-shot, Tsuyoshi Adachi choisit de les traiter sans tomber dans une noirceur excessive ni dans le pathos. Les évolutions de ces différentes affaires se font à grands renforts de personnages forts qui seront toujours tirés par le haut par Kei, tandis que le protagoniste est là pour apporter des petites morales jamais autoritaires, mais toujours positives et parfois touchantes. Le schéma du récit a beau se répéter à chaque chapitre, on se prend facilement au jeu dans cette histoire pleine de sincérité qui ne cherche qu'à divertir ses lectrices et lecteurs à coup de bons sentiments.

Le principal reproche que l'on peut faire à Naguribito K est sa courte durée. Le background de Kei étant de plus en plus développé sur la fin de one-shot, de manière à aboutir à une conclusion satisfaisante, il y avait matière à développer l'histoire sur plusieurs volumes. On sent alors une certaine précipitation sur les derniers chapitres, comme un besoin de l'auteur d'aller vite pour ne pas finir sur une banale fin ouverte. Et si cette conclusion reste plaisante et donne une belle dimension au protagoniste, il est dommage de ne pas avoir pu profiter du plein potentiel de l’œuvre. Les raisons d'une si courte durée peuvent être multiples, et il est difficile de savoir si le format one-shot était prévu de base, ou si Tsuyoshi Adachi voulait aller plus loin avec son récit.

Visuellement, le trait du mangaka est des plus plaisants, notamment grâce à des personnages souvent rendus expressifs. Il sait adapter son trait aux situations, et notamment les rendre amusantes grâce aux représentations de ses personnages. Si quelques petits couaccs de narration ont lieu au cours du one-shot, celle-ci étant très rapide à un moment ou deux, la patte graphique du mangaka a de quoi plaire, aussi grâce à ce petit côté daté qu'on retrouve de moins en moins, aujourd'hui.

Au final, Naguribito K constitue une bonne lecture, plaisante, rafraîchissante, portée par des personnages attachants, et qui n'a d'autre ambition que de satisfaire ses lecteurs grâce à un panel de bons sentiments, et un rythme particulièrement vif qui garantit le divertissement à chaque chapitre. Maintenant que nous avons fait connaissance avec Tsuyoshi Adachi, on est curieux de voir ce que donnera son style sur une série plus longue.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs