MW Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Janvier 2010

Dans le troisième et dernier tome de MW, on s’attend enfin au dénouement de toute cette histoire … Et nous voilà servis ! N’hésitant pas une seconde à piéger le seul soutien qui lui ait toujours été fidèle, notre anti héros construit toute la narration autour de lui et de son ultime désir. En faisant paraître le père Garai comme homosexuel (ce qu’il n’est qu’à moitié), Yuki s’enfonce dans un trou sans fin de vilénie et de manipulation. On appréciera toutefois que le prêtre s’en sorte, ce qui permet à l’auteur de conserver une petite part d’espoir et d’anti-fatalisme (et en prime, on nous expose brièvement un portrait d’homosexualité féminine). C’est ensuite la monté au pouvoir du personnage principal : celui-ci se détruit peu à peu en grimpant dans son plan, afin de combler son besoin d’égoïsme. D’ailleurs, si la première couverture était neutre, la deuxième glorifiante, celle-ci nous apporte un sentiment de malaise : on a l’impression de découvrir le véritable visage de Yuki, qui a perdu toute humanité.

Si l’on connaissait déjà Yuki pour son côté machiavélique, ce dernier opus nous le révèle complètement. L’auteur, sans complexe, dévoile les bassesses de son esprit possédé par le démon, nous expose en long en large et en travers ses diverses opérations visant toutes un seul but : satisfaire son égo et son narcissisme démesurés. En effet, le grand but de Yuki est d’entraîner l’humanité avec lui dans la mort. Pour cela, il s’adonnera à la luxure, au meurtre et à la trahison. Utilisant tous les atouts que le ciel lui a donné (beauté, intelligence et une parfaite absence de culpabilité), Yuki va à la rencontre du gaz tant recherché, et la suite du tome se concentre sur la construction de sa stratégie. Il est vrai qu’il pense à tout, néanmoins on apprécie un peu moins tout ce qui tourne autour de l’enlèvement, de la prise d’otages … De plus, en prémices, Tezuka apporte un peu trop de personnages pour que l’on ait le temps de s’y habituer. La prise de contrôle de la base, en elle-même, n’a rien de spectaculaire. A vrai dire, on préférait les insidieuses actions de Yuki plutôt que cette mise en scène un peu grosse pour son esprit fin. Cela était totalement incontournable, bien sûr, mais cela nous change du thriller psychologique des deux premiers tomes. Toutefois, cette dimension reste omniprésente et l'on se rend compte de tout le cheminement de pensée d'un criminel qui n'en a pas l'air. Enfin, la conclusion est attendue et peu surprenante, mais prometteuse. Après tout, on s’attache rapidement à ce genre de protagoniste détestable. En somme, c’est un très bon tome que voilà, pas évident à lire mais très intéressant lorsque l’on s’y plonge en toute connaissance de cause.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction