Murder X Murder Vol.1 - Actualité manga
Murder X Murder Vol.1 - Manga

Murder X Murder Vol.1 : Critiques

Murder X Murder

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Mai 2023

Après des premiers temps très prometteurs avec notamment le formidable Girls' Last Tour et les séries de Rensuke Oshikiri, les éditions Omaké Manga se sont plutôt spécialisées, ces dernières années, dans la série B pas bien finaude et volontiers régressive, un créneau qui n'est finalement pas si représenté que ça dans notre pays ces derniers temps. Et si, dans ce registre, les publications de l'éditeur sont parfois médiocres voire très mauvaises (coucou Shark Panic), d'autres, à l'image de Happy land ou de Black Board, ont su nous séduire en étant résolument bien menés dans l'ensemble. Nouveau représentant du genre pour ce printemps 2023, Murder x Murder semble, pour notre plus grand plaisir, plutôt devoir s'inscrire dans la deuxième catégorie ! Courte oeuvre en 3 volumes, celle-ci a été prépubliée au Japon en 2021-2022 sur LINE Manga et est la toute première publication française de Yuji Takezoe, un mangaka actif au japon depuis une dizaine d'année et dont ce fut la quatrième série.

Dans ce récit, le Japon a décidé de créer un lieu expérimental face à l'aggravation de sa criminalité: la Japan Special Detention Experiment ou JSDE. Dans cet établissement pénitentiaire dirigé par un certain Nabeshima et où sont réunis les pires condamnés à mort de tout le pays, le système d'exécution s'avère très particulier puisqu'il consiste à des combats à mort, meurtrier VS meurtrier ! Et évidemment, tout ça n'est pas totalement gratuit: les combats à mort sont secrètement retransmis à une frange d'ultra-riches qui paient cher pour assister à ce divertissement malsain et sanglant... C'est ainsi que les criminels s'entretuent inlassablement jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, cet unique vainqueur étant voué à être gracié. Et actuellement, la personne qui semble la plus proche de gagner n'est autre qu'une jeune fille ! Avec son look de lycéenne à bouclettes, Risa Suô aurait pu sembler perdue au milieu de tous ces mâles psychopathes, mais le fait est qu'elle les éclate tous jusqu'à présent. Mais cette fille, qui était connue à l'extérieur comme la "meurtrière de meurtriers" avant de se laisser elle-même arrêter par la police, ne semble pas là par hasard et cherche à accomplir un objectif précis...

Yuji Takezoe reprend donc quelques bons vieux classiques du genre (les combats à mort entre meurtriers, la diffusion à destination de gros richards...) pour nous offrir un divertissement bourrin résolument débile dans son concept, et qui s'assume comme tel en ne se prenant jamais trop au sérieux. Dès lors, le ton est bien donné, et l'on peut se délecter en premier lieu de toutes sortes de mises à mort brutales des criminels : égorgés, transpercés, décapités, explosés, éviscérés, bétonnés, sculptés (si si), ou même bouillis dans une casserole géante (à la soupe !)... Takezoe ne lésine pas sur différentes façons de tuer ses méchants personnages, avec certaines manières plus originales (et donc jouissives) que d'autres et certaines mise à mort plutôt stylisées visuellement dans leur violence, même si l'on regrettera un peu que la plupart des meurtres soient expédiés.

Si l'on aime le genre, il y a plutôt de quoi s'amuser devant ce plaisir coupable qui met totalement notre cerveau sur off, mais ce n'est pas pour autant que l'auteur néglige son semblant de scénario. Non seulement parce qu'il nous offre suffisamment de petits rebondissements, notamment via le directeur Nabeshima qui n'hésite pas à modifier le scénario de son petit jeu pour ajouter du piquant. Mais aussi parce que, tout en apportant ce qu'il faut d'informations sur le but de Risa et sur son passé, il relance de plus belle la machine en amenant d'autres petits mystères, entre les secrets bien gardés de la famille Suô et les vraies ambitions tarées du directeur. Evidemment, ça ne vole jamais haut et ça reste classique dans le genre, mais il y a suffisamment de points intrigants et de twists pour toujours nous maintenir accrochés et nous donner facilement envie de découvrir la suite, que l'on espérera encore parsemée de brutalité bas de plafond.

Murder x Murder est typiquement le genre de petit plaisir coupable violent et régressif qui est à réserver aux fans du genre: ceux-ci y trouveront quelque chose de pas foncièrement original dans le fond mais de plutôt bien mené dans l'ensemble, en étant porté par une héroïne badass et bourrine qui fait bien le job et par un dessin brutal et excessif qui colle fort bien au récit.

Du côté de l'édition française, Omaké s'en sort plutôt bien dans l'ensemble. On regrettera une ou deux grosses coquilles ("en arrêt d'arrestation"...) et du moirage sur plusieurs pages, mais à part ça la jaquette est bien conçue avec un logo-titre assez bien dans le ton, le papier ainsi que l'impression sont corrects, le lettrage du Studio Mankai ne comporte pas de couacs même s'il est un peu grossier, et la traduction de Guillaume Mistrot colle bien à l'ambiance du récit.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs