Moving Forward Vol.8 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 31 Mai 2018

Autant à cause de son sentiment de culpabilité que de son amour impossible envers Una, Outa a décidé d'arrêter le dessin et de partir, ce qui a immédiatement chamboulé Kuko. Mais face aux tableaux que l'étudiant a jetés dans la rue, abandonnés, la jeune a ressenti quelque chose de profond: elle s'est un peu identifiée à ces toiles. Et avant qu'il ne soit trop tard, même s'il est désormais impossible d'empêcher la décision d'Outa, elle décide d'aller le voir une dernière fois pour lui transmettre à quel point sa dernière peinture l'a rendue heureuse.


Pour Kuko, c'est désormais une ville sans Outa qui l'attend. Evidemment elle reste peinée, cela dit elle ne veut pas voir ça comme un retour à la case départ, mais comme une avancée. Après tout, c'est en partie grâce à lui qu'elle a appris à aussi montrer ses faiblesses, à faire tomber son masque constamment souriant. Elle se sent plus naturelle, ne sent plus le besoin de se forcer... mais est-ce que ce sera bénéfique pour tout le monde ? Tandis qu'au lycée elle promet à ses copines inquiètes de bientôt leur parler de ses problèmes, au plus près d'elle c'est sa plus chère amie d'enfance qui ressort à son tour complètement chamboulée par ses récentes évolutions...


"Parfois, il faut cacher ce qu'il y a à l'intérieur..."


Après 8 volumes, il était temps que Nagamu Nanaji approfondisse le personnage qui était peut-être le plus discret jusqu'à présent: Ibu, la précieuse amie d'enfance de Kuko, dont on avait déjà pu cerner certains sentiments secrets. Ici, la jeune fada de manga "asociale" a le sentiment que Kuko n'est plus elle-même, elle ne la reconnaît plus, et l'impact que ça a sur elle pourrait être bien plus profond qu'on ne le pense... Car que représente Kuko pour Ibu, en plus d'être sa plus chère amie ? Un modèle ? Un exemple pour qu'elle-même puisse conserver une certaine force pour aller de l'avant ? Bien sûr, il faut certes savoir montrer ses faiblesses, mais peut-être tout en gardant de la force et en n'étalant pas trop lesdites faiblesses... Nagamu Nanaji pose ici un questionnement profond sur le besoin d'être naturel et sur la part de force et de faiblesse que l'on peut montrer. Un questionnement qui n'a sans doute pas de réponse toute faite, tant il peut dépendre de chacun des principaux concernés. La mangaka l'a bien compris, et dévoile alors à la discorde entre les deux amies une très jolie réponse. Même si Ibu refuse catégoriquement de dévoiler ce qu'elle ressent au fond d'elle, on devine bien les raisons, et cela ne peut entacher le fait que Kuko et elle sont profondément précieuses l'une pour l'autre.


"Ne crois pas que l'amitié, ça consiste seulement à tout se dire."


Nanaji aborde donc le cas d'Ibu avec beaucoup de réussite, d'autant qu'elle en profite aussi pour présenter brièvement la naissance de leur amitié, pour ponctuer les choses de quelques petites notes d'humour, et pour toujours aussi bien jouer sur la tendance de la petite brune à comparer les mangas et la réalité. Et vu qu'ici tout ne se passe pas comme dans un manga, cela ne fait que renforce la part de réalisme du récit.


En filigranes, la mangaka n'oublie pas ses autres personnages: Sazuku qui continue d'avoir un rôle important en filigranes et dont le lien avec Kuko reste intéressant (et parfois amusant dans la manière dont l'héroïne le voit), Kiyo qui s'inquiète à sa manière pour ses deux amies, ou même Outa qui, de son côté, semble moins fuir qu'avancer.


Il en résulte un tome très beau et juste, et qui reste toujours aussi bien porté par les visuels souvent très aboutis de la mangaka, où les découpages parfois en non-dits restent excellents, et où les émotions sont tout en nuances.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction