Mother Parasite Vol.2 : Critiques

Orphelin actuellement devenu le fils adoptif de Sanae Miki dont il semble totalement manipuler les sentiments, le jeune Ryôta est, depuis longtemps, à la recherche de la mère parfaite, et il vient d'avoir la conviction qu'il l'a enfin trouvée en la personne de Rika Kasai, la maman biologique de son copain Kaoru. Alors que Kaoru trouve souvent cette mère bien trop surprotectrice et étouffante au point que ça lui vaut des moqueries et brimades au collège, Ryôta, lui, pose un tout autre regard sur cette femme dont il veut désormais se rapprocher plus que tout, au risque de provoquer la peine et la jalousie de Sanae...

Après un premier volume aussi intrigant que glauque (quitte à en faire trop sur ce dernier point, au risque de laisser d'emblée sur le carreau une part du lectorat), Sao Hirohisa enclenche doucement mais sûrement la seconde dans ce deuxième tome où, déjà, Ryôta démarre son plan de "conquête" de Rika, quitte à totalement négliger sa maman actuelle Sanae. Ce dernier point a forcément quelque chose d'assez cruel quand on voit tous les efforts auxquels Sanae avait consentis pour être une bonne maman, et ça l'est encore plus quand on a l'occasion de découvrir brièvement la manière dont Ryôta s'était immiscé dans la vie de Sanae en éveillant son instinct maternel, avant de désormais vouloir se débarrasser d'elle en la faisant passer pour ce qu'elle n'est pas. Et cela même si, avouons-le quand même, l'étrange pouvoir d'attraction du collégien sur elle l'a poussée un peu plus vers des actes déroutants et vers une certaine folie (mais quelle bonne mère ne deviendrait pas un peu folle en voyant son fils s'éloigner d'elle de cette façon ? ).

C'est précisément sur ce pouvoir d'attraction et de manipulation de Ryôta que l'auteur joue le plus, bien sûr. A l'école, en plus d'être populaire, il sait se rapprocher de Kaoru en le défendant face à Nakamura qui le brime. Et en dehors de l'école, personne ne semble douter de lui tandis qu'il avance dans son malaisant plan "parasite" voué à le débarrasser de Sanae et à attirer à lui l'amour maternel protecteur de Rika. Cela donne lieu à un nouveau lot de moments dérangeants, où le mangaka fait toutefois un peu moins dans la gratuité que dans le tome 1, et où il exploite efficacement deux éléments. Tout d'abord, son rendu visuel jouant notamment bien sur la folie qui se dessine un peu sur certains visages. Ensuite, l'inquiétude que suscite toujours plus Ryôta: il a une absence totale d'empathie envers Sanae qui l'avait pourtant pris sous son aile, à la télévision on évoque le triste 3e anniversaire de la disparition d'une femme de 41 ans à laquelle on devine bien qu'il n'est pas étranger, il s'adresse au mystérieux contenu de son sac comme s'il s'agissait de ses précédentes mères... Alors forcément, une question flippante naît en nous: jusqu'où cet enfant est-il capable d'aller pour atteindre son but ? Au vu de la longueur de la série qui compte déjà 10 tomes au Japon, gageons que l'auteur réserve pas mal de choses de ce côté-là...