Moriarty Vol.3 - Actualité manga
Moriarty Vol.3 - Manga

Moriarty Vol.3 : Critiques

Yûkoku no Moriarty

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Décembre 2018

Une fois le MI6 dans la poche, William échafauda un traquenard pour le détective de Baker Street qui se voit alors soupçonné de meurtre par Scotland Yard après que son prénom écrit avec le sang de la victime fut découvert près du corps inerte d’un noble. Cependant il en faut plus pour déstabiliser Sherlock et son nouvel ami le Docteur Watson. 


Les mangakas Takeuchi et Miyoshi interprètent à leur sauce deux nouvelles de Conan Doyle dans ce volume, « Une étude en rouge » et « Le chien des Baskerville ». De ce fait on retrouve beaucoup d’éléments des nouvelles originelles dans la narration et dans la résolution cependant on ajoute à cela une immersion originale accentuée par l’humour atypique de notre cher détective qui va de pair avec l’adaptation de la BBC et l’interprétation de Benedict Cumberbatch. Les quelques références aux œuvres yaoistes sur la relation entre les deux colocataires du 221b sont également de bon goût dans l’adaptation de la licence. Empêtré dans une accusation de meurtre, Sherlock et Watson enquêtent sur le lieu du crime et découvrent rapidement la supercherie, ils se mettent alors en quête de retrouver le véritable meurtrier sans penser une seconde l’ingérence des frères Moriarty dans cette affaire. Nos chers protagonistes n’ont alors pas la clairvoyance de se douter des plans de William de restructurer la société anglaise par l’abolition de la classe aristocratique dont les mœurs douteuses de ses membres gangrène la disparité avec les classes populaires. On assiste ensuite au génie de déduction de Holmes qui parvient à confondre le profil type du meurtrier.


La deuxième partie du volume se concentre de nouveau sur la fratrie Moriarty avec une nouvelle affaire de punition de nobles. On développe aussi la personnalité de Fred qui cherche à protéger autrui des débordements de la classe supérieure même si cela peut entraver les plans de William. Ce qui ne va pas l’empêcher de trouver une réponse à sa requête de la part de l’intéressé qui reste à l’écoute de ses complices, William ne refuse pas une requête contre un crime qu’il a déjà médiatisé par un meurtre passé, il ne souhaite tout simplement pas que certains nobles dépravés passent à travers les mailles de son filet. Même chose pour Louis qui était encore en retrait dans les derniers volumes. Le frère cadet de William se refuse de rester vierge d’esprit face aux agissements de son aîné et souhaite prendre part activement aux éliminations de nobles et ainsi rester aux côtés de William. Bien que ce dernier souhaite écarter son frère de l’exécution des requêtes des classes populaires, il continue de tenir sa promesse d’enfance et accepte que Louis l’accompagne pour soigner les maux de l’Angleterre victorienne.


C’est dans cette seconde partie qu’une dose d’action nous présente une violence graphique non dissimulée pour bien souligner les horreurs des faits commis par la classe aristocratique que combattent William et ses frères. Une narration tragique, mais efficace pour prendre en empathie les actions du Napoléon du crime. Un côté de psychopathie se révèle aussi entre les lignes par les dialogues des personnages, cela ne renforce que le caractère d’antihéros de la fratrie Moriarty et on s’attache au final à ce caractère. Néanmoins ce choix de narration peut être désapprouvé par certains, cependant nous suivons les traces de Moriarty et non de Sherlock et il est enviable de connaître les procédés du génie criminel qu’est Moriarty et la confrontation avec l’aristocratie apporte un certain romantisme funeste à ses actes empreints de justice sociale. 


On attend donc une véritable confrontation avec Holmes et Watson et espérer que le titre nous tiendra encore en haleine pour la suite. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs