Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 17 Juin 2024
William a refait son apparition après trois années passées en Amérique avec Sherlock, Moran a pu être arrêté à temps dans sa tentative d'assassinat de Balmoral et accueille avec joie la nouvelle du retour de son maître qu'il pensait mort, Albert a été libéré de la Tour de Londres... et c'est ainsi que toute la bande autour des trois frères Moriarty est à nouveau réunie, comme au bon vieux temps... à ceci près que, désormais, ceux-ci veulent tout faire pour continuer à vivre dans le but de rembourser un tant soit peu leurs crimes passés.
C'est dans ce contexte que les Moriarty décident alors d'organiser un grand dîner réunissant tout le monde, y compris Henry Atrim alias Billy the Kid qui a accompagné William et Sherlock depuis l'Amérique, ainsi que Holmes lui-même et ses proches. Au fil de la première moitié de ce 17e volume, il y a un certain plaisir à voir tout le vaste casting principal ainsi réuni, dans un climat plus apaisé et bon enfant, avec ce qu'il faut de petits focus assez attachants (à l'image de Moneypenny qui a tenu les chambres propres pendant tout ce temps dans l'espoir que tout le monde soit à nouveau réuni un jour), et au gré de différents clins d'oeil bien placés à des petites choses installées au fil des volumes précédents (par exemple, la robe que Moneypenny avait donnée à Irene/James il y a désormais longtemps). Les auteurs ont beau insister sur quelques blablas un brin répétitifs, il y a alors ici le sentiment qu'une boucle est bouclée, et que l'oeuvre pourrait quasiment s'arrêter là-dessus en proposant alors une conclusion assez satisfaisante. Et pourtant, Moriarty continue au-delà de cette première moitié de volume.
En effet, le dîner est l'occasion toute trouvée pour que Sherlock, William et Henry finissent par faire part de ce qu'ils ont vécu ensemble en Amérique, ce récit ne faisant que commencer dans une deuxième moitié de tome où Ryosuke Takeuchi et Hikaru Miyoshi prennent leur temps. En attendant que la mission évoquée dans les dernières pages commence vraiment, on retiendra surtout ici la mise en valeur du lien William/Sherlock tant les deux hommes se sont apporté quelque chose (surtout William qui, depuis qu'il a été sauvé par Sherlock, voit le monde sous un jour nouveau, de façon plus belle, avec une envie de vivre qu'il n'avait pas avant), l'interprétation originale (mais bon, pourquoi pas ? ) qui est faite de la figure de Billy the Kid, le petit focus sur l'état de l'Amérique à cette époque, et les vagues références à "La Vallée de la peur", l'une des nombreuses enquêtes de Sherlock Holmes écrites par Conan Doyle. En attendant de voir sur quoi tout ça va aboutir par la suite...
On ne va pas le cacher, on sent que les auteurs tirent un peu sur la corde depuis deux volumes, en prolongeant un brin artificiellement certaines séquences, et en donnant un peu l'impression de démarrer un nouvel arc alors que la série aurait pu parfaitement s'achever joliment au milieu de ce 17e tome. Ne jugeons pas trop vite l'aventure en Amérique qui commence tout juste à nous être contée, d'autant plus qu'elle montre des éléments quand même assez prometteurs, mais espérons qu'il ne s'agira pas de l'arc de trop.