Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 27 Octobre 2015
Nous avions laissé Engekibu en fâcheuse posture... enfin est-ce bien le terme approprié ? Dans son plus simple appareil, la voilà qui chute au fond d'un gouffre.
Pendant ce temps, les autres personnages tentaient d'empêcher le gros méchant d'obtenir le maillet enchanté, qui lui permettrait de formuler un vœu et ainsi d'effacer tous les contes, entraînant la « deathparition » de tous leurs personnages.
Et Geckô, le héros principal, dans tout ça ? Toujours occupé à apprendre ses origines et recouvrer la mémoire, on ne l'avait tout simplement pas vu dans le précédent tome. Le tome 15 souffrait d'un déroulement trop classique, fait d'une succession de combats foufous et pourtant très linéaires, et on craignait que le tome 16 soit dans la même veine. Heureusement, cela n'est pas le cas !
Si le tome commence par un joli, mais prévisible, retournement de situation, ce dernier est suivi par quelques scènes de bons sentiments. Pas désagréables, mais pas grandioses non plus, elles laissent heureusement vite place à ce qui fait le sel de Moonlight act depuis ses débuts : le délire.
Les combats de ce tome sont ainsi bien plus prenants que ceux du précédent en dépassant encore plus les limites du n'importe quoi, avec transformations en objets de tout genre notamment, donnant lieu à des anachronismes toujours aussi savoureux. Quel plaisir de retrouver une Poucette passionnée d'engins aéronautiques de guerre (WTF !), certaines très belles cases (le navire de Sinbad qui débarque en trombe, superbe) alors que le tome précédent restait trop brouillon, des situations cocasses avec un fan service qui s'autocaricature intelligemment, et un beau fracassage de quatrième mur, les personnages faisant directement une référence à leur auteur, Kazuhiro Fujita. La fin du tome, débile à souhait, parachève un état des lieux plus que positif. On retrouve décidément la série comme on l'aime, avec un concours de culture générale indescriptible pour se défaire d'un ennemi, qui arrachera des sourires aux plus austères d'entre vous.
« Ce n'est pas raisonnable Cendrillon ! On ne sait même pas ce qu'on risque »
« T'en fais pas... Je suis plutôt douée en culture générale ! »
Attendez de voir les questions et les réactions des personnages... La palme du délire, elle sera toujours remise à Moonlight act !
Notons une traduction impeccable, qui ose l'argot et les rimes, ce qui permet d'éviter le langage djeun'/banlieue adopté dans certains titres. Le papier est toujours d'excellente qualité pour cette série qui se vend injustement (très) mal, tout juste peut-on regretter quelques coquilles ou lettres manquantes.
Si on apprend la véritable identité de Geckô dans ce tome, le mystère n'est pas totalement levé, car des explications manquent encore...et c'est l'auteur lui-même, dans ses bonus de fin, qui nous annonce que c'est dans le tome 17 que le passé du personnage sera dévoilé. Espérons que ces révélations donnent un coup de boost au scénario, qui commence à en avoir besoin. On ne s'attend pas à un degré de maîtrise égalant Karakuri circus (et pourtant... qui sait ?), mais au moins à de belles surprises !
Vite la suite !