Montage Vol.1 - Actualité manga
Montage Vol.1 - Manga

Montage Vol.1 : Critiques

Montage

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Septembre 2013

En 2004 à Nagasaki, le jeune Yamato Narumi, 10 ans, rentre de l'école avec son amie d'enfance Miku Odagiri, 12 ans. En prenant un raccourci, ils ne savent pas encore sur quoi ils vont tomber : dans une ruelle, un inspecteur laissé pour mort, juste avant de succomber, reconnaît en lui le fils de Tetsuya Narumi, et lui fait une étrange révélation... Son père est celui qui a commis le vol des 300 millions de yen le 10 décembre 1968, et est donc celui qui se cache derrière la plus grande affaire non élucidée de l'histoire criminelle du Japon ! Du haut de ses dix ans, Yamato ne perçoit pas encore toute l'ampleur de cette information, n'a même pas la confirmation qu'elle est vraie, mais se rend vite compte qu'il y a effectivement quelque chose de louche qui se trame. Car dans la foulée, c'est aussi son père qui est retrouvé mort, flottant sur l'eau après avoir emprunté une barque de pêche, difforme, avec comme seul moyen de l'identifier sa carte d'identité. Un accident, paraît-il...
Désormais orphelin et recueilli par les parents de Miku, Yamato grandira en leur compagnie, mais gardera toujours dans un coin de sa tête les dernières paroles de l'inspecteur : "ne fais confiance à personne...".
Six années plus tard, Yamato a désormais 16 ans, et Miku 18. Alors qu'ils vivent paisiblement, le destin les remets brutalement face à la sordide affaire des 300 millions de yen...

L'affaire des 300 millions de yen semblait être un sujet prédestiné au mangaka Jun Watanabe, celui-ci étant né pile le jour où le crime a été commis, le 10 décembre 1968. S'inspirant de ce fait réel pour développer un thriller haletant, l'auteur pose d'habile manière des bases plutôt solides, où fleurent constamment le mystère, le danger, et l'incertitude.
Car Yamato le sait : si tout ceci est vrai, il ne peut faire confiance à personne, le doute est partout, s'infiltre en lui à tel point qu'il est méfiant envers tout le monde, y compris envers son père adoptif ou envers Taisei Suzuki, un disciple au kendo du père de Miku. Alors quand survient un terrible événement en même temps qu'apparaît une piste vers ce qui pourrait être le butin du vol de 1968, l'engrenage se met en marche, et voici notre héros et ses très rares alliés lancés un peu malgré eux sur la piste, tandis que les dangers ne cessent plus d'affluer autour d'eux. Disparitions, tentatives d'enlèvement, meurtre, corruption... La menace peut venir de partout.

Et c'est bien là la grande qualité de ce premier volume, qui instaure constamment un climat de danger autour de Yamato et Miku, qui auront fort à faire pour se sortir indemnes d'une énigme où ils viennent seulement d'être plongés. Les rebondissements sont déjà légion et sont souvent inquiétants de par leur aura de mystère, l'ambiance est encore renforcée par la méfiance permanente de Yamato envers quasiment tout le monde, les premiers véritables ennemis sont déjà en place... Et pourtant, il faut se dire que tout ce premier volume n'est qu'une grande mise en place. En effet, si le tout est mouvementé, dans les grandes lignes on n'a qu'une grande introduction, et on s'attend un peu à tous les gros événements qui se passent dans cette mise en place, mais il y a aussi quelques surprises et interrogations quant à certains événements précis, qui laissent clairement penser que l'histoire ne se limitera pas à la recherche du magot ou même à sa conservation face à des ennemis qui veulent aux aussi mettre la main dessus. En fait, dans la construction, on peut penser à un autre thriller bien connu qui est Monster, les deux oeuvres ayant en commun un premier tome très riche et mouvementé, qui conclut déjà certains éléments classiques mais importants pour mieux instaurer d'autres pistes autrement plus ambitieuses.

Le style de l'auteur se veut réaliste, que se soit dans la narration ou dans les dessins. Physiquement les personnages sonnent assez vrai malgré leur visage un peu lisse et leur petit manque d'expressivité par moments, les décors sont basés sur du concret (voir l'île de Gunkanjima, fidèlement reproduite), l'ambiance qui se dégage de l'ensemble est à la fois moderne et tendue. Côté narration, ce premier volume se partage entre trois époques : un peu 2004 pour le début, pas mal 1968 pour des petits flashback venant présenter clairement le déroulement du vol des 300 millions, et essentiellement 2010, l'époque où se déroulent les aventures de Yamato et Miku. Les choses sont fluides, rythmées, hautement appréciables.

On attend donc avec curiosité et impatience de voir quelles surprises la suite réservera, le choix des éditions Kana de sortir le tome 2 en même temps que le tome 1 paraissant dès lors très judicieux.

En fin de tome, les quelques pages bonus sur l'affaire des 300 millions et sur l'île de Gunkanjima sont un plus intéressant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs