Monster girls in another world : Critiques

Ihou no Otome

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Mars 2025

En 2021, les éditions Niho Niba nous proposaient de découvrir les talents du mangaka Mizone avec Monster Girls' Party, un recueil hentai dont les différentes histoires exploraient, avec fantaisie et grivoiserie, le charme du concept des monster girls, pour un résultat qui avait parfois un gout de trop peu mais qui séduisait facilement pour son imagination. On était alors curieux de retrouver un jour cet auteur en France, et c'est chose faite depuis la sortie, en août 2024 et toujours dans la trop rare collection OHNI de Niho Niba, de Monster girls in another world, un ouvrage d'environ 220 pages au fil duquel Mizone reste totalement fidèle à sa marque de fabrique, à savoir les "filles-monstres" issues de la fantasy.

C'est d'ailleurs dans un monde typé fantasy que se déroule ce récit en sept chapitres, sorti au Japon en 2022 chez l'éditeur Bunendo sous le titre "Ihou no Otome" (littéralement "Jeune fille étrangère" ). Après une grande guerre destructrice ayant opposé humains et dragons il y a mille ans, en divisant les espèces et les civilisations et en provoquant la disparition de beaucoup d'entre elles, tout le monde semble avoir bien compris qu'une coexistence en harmonie était largement préférable. Dans un contexte redevenu paisible, toutes les espèces humaines et non-humaines cohabitent désormais dans une certaine sérénité, et les relations amoureuses inter-espèces sont même devenues tout à fait possibles, à quelques exceptions près. C'est ainsi que, au fil des sept chapitres qui sont à la fois indépendants et tous connectés, on va découvrir sept relations différentes: une adorable centauresse-biche qui veut trouver la force de transmettre ses sentiments à l'imposant orc qui l'a autrefois sauvée, un aventurier qui se demande s'il peut vraiment passe à l'acte avec la femme-bête féline qui le suit partout et qui n'a absolument rien d'humain (elle ne parle même pas et ne sait dire que "miaou" ) , un humain qui veut faire de la hautaine démone à trois yeux qu'il vient de rencontrer sa tendre petite épouse, un jeune homme qui voudrait se rapprocher et mieux communiquer avec la taciturne dryade qu'il a épousée il y a un an, une pétillante harpie secrètement transie d'amour pour un docteur et qui voudrait saisir sa chance, une jeune nâga de bonne famille qui souhaiterait vivre au grand jour ses sentiments contenus envers son domestique, et la nouvelle vie de couple d'un guerrier humain et de sa draconique ennemie d'autrefois.

S'il n'offre à chaque fois que du pur vanilla avec d'assez tendres relations de couple et rien de plus, Mizone a à coeur d'exploiter en profondeur les monster girls qu'il met en scène, ce qui se ressent autant dans ses designs soigneusement élaborés que dans les différentes petites possibilités inventives qu'elles offrent: la fourrure des filles des deux premières histoires, les difficultés d'un coït entre une centauresse et un orc, le caractère de la démone, les racines et l'allure neutre de la dryade, les oeufs de la harpie, le corps de serpent de la nâga... tout ceci contribuant tout naturellement à offrir à chaque héroïne un charme qui lui est propre en termes d'allure, de caractère et d'expressions, et amenant des scènes coquines assez diversifiées dans les pratiques et dans les positions.

Ajoutons à ça le style tout en douceur du mangaka pour croquer avec verve les passions de ses personnages, et on obtient un ouvrage où, à condition d'adhérer à ce genre de trip autour des monster girls (d'autant que certains sont très poussés via des héroïnes peu humanisées), on a notre lot d'imagination et de relations de couple globalement équilibrées. Un vrai plaisir, en somme, qui donne envie de voir l'éditeur continuer d'explorer la carrière de ce mangaka !

Enfin, au niveau de l'édition, on regrettera juste qu'une nouvelle fois les onomatopées ne soient pas sous-titrées, mais à part ça la qualité est plutôt au rendez-vous: le papier est souple et assez opaque, l'impression est très correcte, la traduction de Bosoji du Studio Charon est claire, et le travail d'adaptation graphique et de lettrage, là aussi du Studio Charon, est convaincant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs