Monster - Deluxe Vol.4 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Mai 2011

"Regarde-moi ! Regarde-moi ! Le monstre qui est en moi est en train de grandir !"

Depuis le début de la série, Naoki Urasawa ne s'est pas privé de nous offrir nombre de portraits de personnages diversifiés et tous, d'une manière ou d'une autre, liés par l'interminable affrontement entre Johann et Tenma. Ce quatrième volume deluxe ne déroge pas à la règle et nous invite à découvrir Richard Brown, un détective privé en quête de rédemption depuis qu'il a tué de sang-froid un voyou alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool. Et le bonhomme a été engagé par Schuwald, le vieil homme particulièrement influent auprès duquel Johann passe désormais la plus grande partie de son temps. Mais alors que son travail prend fin, il décèle un lien entre différentes affaires restées en suspens. Et de fil en aiguille, aidé du docteur Leichwein, il finit par découvrir que Johann pourrait bien être celui que l'on surnomme "le monstre". Mais comment faire pour le démasquer publiquement ? Et, surtout, maintenant qu'il en sait beaucoup trop, ne devrait-il pas plutôt craindre pour sa propre vie ?

Le constat est une nouvelle fois saisissant. Urasawa nous offre avec le personnage de Richard une splendide peinture d'un homme ravagé par un passé trouble qu'il refuse de voir en face et n'aspirant qu'à avoir l'occasion de revoir ne serait-ce qu'une fois sa fille. Fille que son ex-femme a emmené avec elle, laissant Richard seul pour combattre son alcoolisme et ses démons intérieurs. Mais au delà de cela, c'est le développement de cette petite intrigue secondaire qui vient nous frapper de plein fouet, nous rappelant au passage le réalisme absolu dans lequel s'inscrit Monster. On est face à un monde qui ne fait pas de cadeaux et où les rêves sont faits pour rester à leur état brut. Et en parallèle, l'histoire principale avance elle aussi, bien entendu. Rapidement, le lien est fait entre les nouveaux venus et les protagonistes déjà bien ancrés dans le récit. On passe également un certain temps en compagnie de Johann afin de se rendre encore un peu mieux compte de ses talents de manipulateur et du don inné qu'il possède pour mener à bien ses plans en outrepassant toute émotion qui pourrait s'avérer gênante. Dans la première moitié du tome en tout cas. Car dans la seconde, où Tenma sera à nouveau à l'avant plan, ce personnage si mystérieux nous réserve une surprise de taille au moment où l'on s'y attend le moins. Du grand art encore et toujours ! Urasawa n'a décidément pas son pareil pour frapper et surprendre son monde.

Et cette deuxième partie de volume ne s’arrête pas là puisqu'elle monte encore d'un cran le niveau de terreur qu'inspire ce même Johann. Cette fois-ci, ce sera par le biais d'un jeu plus que malsain auquel se livrent les enfants de son entourage. Et quelque chose nous dit que l'on est pas au bout de nos surprises... Heureusement, en contrepartie, on retrouve également une source d'espoir via Tenma qui fait la connaissance d'une jeune femme s'occupant à elle seule d'une clinique dans un quartier défavorisé. Et enfin, n'oublions pas non plus le toujours aussi robotique et glacial Runge qui se livrera à un duel d'anthologie face au docteur Gillen, celui-là même qui aida jadis Tenma et s'échapper des griffes du commissaire de la BKA. En outre, le spectre de nazisme continue lui aussi de planer de temps à autre sur la série, à l'image de la rencontre entre Tenma et le vieil homme dans la forêt. Un grand moment d'émotion, une fois de plus. Finalement, la grande absente de cet opus est probablement Nina qui n'y fait qu'une très brève apparition.

Urasawa, par l'entremise de personnages humains à en crever, continue de faire progresser son récit en nous dévoilant au compte-gouttes de nouveaux éléments et en distillant de nombreuses surprises au détour de l'une où l'autre page. Et que dire de la fin du tome qui nous annonce une nouvelle confrontation entre Tenma et Johann ! C'est dans ces instants là que le terme haletant prend définitivement tout son sens !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs