Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 17 Mai 2011
Dans la Chine ancienne, Maliang est un petit garçon pauvre, qui, pour survivre seul avec son grand-père, est obligé d'aider ce dernier dans son travail de bûcheron. A cause de ça, il n'a pas la chance de pouvoir aller à l'école comme les autres enfants de son âge, ce qui lui vaut d'être marginalisé par ces derniers.
Pourtant, Maliang ne se décourage pas, car depuis toujours, il voue une passion pour le dessin, et il dessine partout où il le peut: les murs de sa chambre, les rochers... sauf sur le papier, qui coûte trop cher.
Il dessine tant et si bien qu'il est un jour provoqué en duel par un autre enfant de son âge, qui déclare dessiner mieux que lui. Remportant le duel, Maliang est repéré par un vieil homme mystérieux, qui lui offre en guise de récompense un bien étrange pinceau, capable de matérialiser les dessins de notre héros !
C'est ainsi que se présente la deuxième bande dessinée asiatique paraissant aux éditions Kantik, après le prometteur Ghost Face de l'auteur de Priest.
Avec cette histoire classique de dessins prenant vie, le Monde de Maliang se présente rapidement comme une oeuvre loin d'être originale, et les évènements se déroulant dans ce premier volume n'auront de cesse d'aller dans ce sens. En effet, très vite, le pinceau de Maliang attire les convoitises, à commencer par celles de l'empereur, homme plutôt tyrannique, rustre et cupide, dont les sbires emprisonnent quiconque s'oppose à lui, et notre héros et son grand-père ne tarderont pas à en faire les frais.
Aveuglé par la soif de richesses, l'empereur demande au jeune garçon de dessiner une île entièrement faite d'or, puis un bateau pour y accéder, et le tout voit alors apparaître le début de l'aventure, qui se conclut de manière assez classique.
Mais avant d'en arriver là, Maliang aura à coeur de prouver sa maestria dans le dessin, offrant vie à des oeuvres sublimes comme des papillons multicolores, se servant de ses talents pour venir en aide aux autres, ou utilisant cette magie pour effectuer quelques curiosités un brin dangereuses, comme le dessin d'un rat géant. On dénote une certaine variété, mais on ne peut que regretter la brièveté de ces passages, pour enchaîner ensuite sur le danger que représente l'empereur.
Pour le reste, il ne faudra pas attendre du Monde de Maliang un contenu très élaboré. Le déroulement des évènements est aussi classique que les bases de l'histoire et il ne faudra sans doute pas s'attendre à un quelconque développement de certains sujets de fonds, comme l'aspect tyrannique de l'empereur, car il est évident que cette bande dessinée s'adresse avant tout aux enfants, qui devraient y trouver une lecture assez dépaysante et féérique, d'autant que les dessins de Liu Yang ne souffrent d'aucun défaut majeur, et s'avèrent même globalement agréables même s'ils manquent de personnalité. Le trait général reste assez réaliste mais non moins expressif, et la colorisation est agréable, aboutie et assez nuancée, même si elle manque un peu d'éclat lors des passages plus "magiques". Surtout, on regrette l'aspect assez expédié de l'ensemble, à cause du format BD.
Avec ce premier volume, le Monde de Maliang ne présente aucune grosse originalité, mais le tout n'est pas désagréable à suivre, et, surtout, devrait procurer un plaisir certain à son principal public: les enfants.
L'édition offerte par Kantik ne souffre d'aucun défaut majeur.