Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 03 Décembre 2010
Ce deuxième tome continue de dresser le portrait de Takeshi Kumada, se père de famille marginal revenant parmi les siens après plusieurs années de prison. Ici, tandis qu'ont lieu des scènes de vie quotidienne comme celle du bain, l'occasion nous est donnée de découvrir d'autres facettes du passé de ce héros pas comme les autres, notamment sa douloureuse enfance auprès de sa mère chérissante et de son père violent et alcoolique, et sa rencontre une vingtaine d'années auparavant avec celle qui deviendra sa femme. Autant d'éléments venant enrichir le portrait de Kumada, venant expliquer en partie pourquoi il est devenu ce qu'il est aujourd'hui.
Ces retours en arrière ne manquent pas de rendre cet homme rustre toujours plus attachant de par les valeurs qu'il affiche, et l'on devine qu'il cache en lui une tendresse pour les siens bien plus profonde qu'il n'y paraît, ce qui se ressent d'autant plus fortement lors des quelques pages où il se remémore brièvement des scènes du passé, de l'époque où ses enfants étaient encore petits, avant qu'il ne se retrouve en prison.
Une petite tension dramatique fait également son apparition, puisqu'il semblerait que Kumada soit atteint d'un mal qui ne lui laisse plus que quelque temps à vivre...
Tous ces éléments parviennent sans mal à rendre ce père bourré d'honneur, cet homme né à une époque qui ne lui correspond pas, intéressant, touchant et charismatique, mais il faudra toujours faire avec le style du mangaka Tsuru Moriyama, qui ne plaira pas à tout le monde, tant l'auteur fait dans l'exagération, la surenchère, l'extrême à chaque instant. Certains passages, même pour un amateur du style, font vraiment "too much" et cèdent à une certaine facilité, notamment en ce qui concerne le retour sur la rencontre dans la violence entre Kumada et sa femme. En ce qui concerne ce même passage, signalons que le fait que ces deux personnages avaient déjà exactement la même tête 20 ans auparavant a de quoi décontenancer un peu.
Mon Vieux reste un récit atypique, dont on aimera ou pas le style. Dans tous les cas, le fond de l'intrigue est beau.