Momo Lover Vol.1 : Critiques

Momo Laba

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Février 2012

"Viens voir comme mon melon est fondant et sucré, Momo ! ♥"

Non non, vous n'êtes pas devant un yaoi, mais face au premier volume de Momo Lover, nouveau shôjo estampillé Panini, par l'auteure de l'insipide Honey Blood. Au vu des antécédents de la mangaka et de sa couverture arborant une espèce de gros hamster en guise de bébé, les préjugés vont bon train, et l'on prend peur, très peur. Et pourtant...

Chieri est une lycéenne à peu près comme les autres, à ceci près qu'elle se retrouve subitement stalkée par les deux plus beaux garçons du lycée : Yomi la tête de classe et Shirô le bad boy. Le problème, c'est qu'elle, elle ne leur a rien demandé et préfère les éviter comme la peste. Mais les deux beaux gosses sont aussi insistants que stupides, passant leur temps à se mettre sur la tronche pour les beaux yeux de notre héroïne.
Alors qu'elle court jusque chez elle pour échapper à ces deux dégénérés, une drôle de surprise attend Chieri la maison, puisqu'elle découvre une sorte de grosse Chupa Chups baveuse déguisée en porcelet, accompagnée d'un mot de sa grande soeur : Momo, puisque c'est le nom du marcassin, n'est autre que le bébé de la frangine, obligée de laisser en plan son enfant parce qu'elle est poursuivie. Les ennuis ne font alors que commencer pour notre chère Chieri qui ne souhaite guère que continuer sa vie normale, mais la normalité ne fera dès lors plus partie de son quotidien, d'autant que de mystérieux individus rôdent autour de Momo pour la kidnapper...

Autant le dire tout de suite : la base de l'histoire de Momo Lover n'a rien de bien nouveau. Rien qu'en lisant le synopsis, on pense volontiers à une série comme Babe my love. Mais là où Miko Mitsuki fait fort, c'est en ne se prenant jamais au sérieux et en enchaînant les débilités.
Cela passe en premier lieu par Momo. La couverture laisse entrevoir une espèce de Rondoudou guimauve assez hideux et n'inspire définitivement rien de bon, mais au final, difficile de ne pas succomber aux extravagances de ce machin rose, qui, tout au long du volume, va en faire voir de toutes les couleurs à nos héros, et faire preuve d'un caractère totalement improbable pour une gamine se tenant encore à quatre pattes. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez Momo gambader dans tous les sens au lycée sans que personne ne puisse l'arrêter, escalader les gens, ou piquer des crises de jalousie quand Chieri est trop près de Yomi, dont elle est devenue gaga (précoce, la gamine !). Capricieuse, énergique et caractérielle, cette espèce de petite boule, qui fait plus penser à une bête sauvage dans son comportement qu'à un bébé, est pourtant capable d'afficher régulièrement des bouilles assez adorables ou hilarantes. Ainsi, la couverture repoussante passée, on est étonné en s'attachant petit à petit à cette espèce bébé surréaliste aux agissements totalement improbables et hilarants.
A côté de ça, les autres personnages ne sont pas en reste. Via Shirô et Yomi qui passent leur temps à se battre pour Chieri, la stalkent totalement, mais se prosternent quasiment face à Momo, Miko Mitsuki nous sert d'amusantes parodies de beaux gosses, assez différentes, l'un étant très maternel, l'autre pas du tout alors même que Momo a flashé sur lui. Une variété bienvenue, qui est l'occasion de voir au fil des pages des "couples" assez improbables et passant leur temps à se jalouser, notamment parce que les deux garçons ont bien compris que bien s'entendre avec Momo, c'est déjà un pas de fait vers la conquête de Chieri. Une Chieri qui, niveau crétinerie, n'a parfois rien à envier à ces deux-là : aucun sens maternel, une ignorance totale des besoins de l'enfant qui crée à quelques reprises des situations à la limite de la catastrophe (le coup du biberon bouillant, miam !)... Quant à Ichigo, la grande soeur de Chieri, elle laisse sans voix de par son côté assez irresponsable, laissant à sa soeur tous les ennuis. Vraiment, quelque chose se dégage de cette petite palette de personnages aussi vivants qu'idiots et exagérés.

Comme si ça ne suffisait pas, Miko Mitsuki propose un scénario à la hauteur des personnages. Les choses évoluent vite, et entre les nombreux gags et la dose de romance bien présente mais pas envahissante, l'auteure intrigue rapidement quant aux mystérieux poursuivants de Momo, et propose dès la fin de ce premier tome des révélations et évolutions qui tombent volontiers dans le n'importe quoi, caricaturant quelques clichés comme celui du prince. Au final, on ne l'aurait pas cru, mais entre ce bon rythme et l'ambiance délirante et pas prise de tête, qu'est-ce qu'on se marre !

Alors qu'on craignait le pire avec ce Momo Lover, Miko Mitsuki étonne en bien en servant un premier tome qui ne se prend jamais au sérieux et propose du n'importe quoi totalement assumé (ou alors, l'auteure se drogue). Amateurs de débilité, ce titre pourrait bien vous plaire ! Pourvu que ça dure !

Du côté de l'édition, Panini nous offre un travail pas trop mal, si ce n'est un moment où, sans qu'on sache pourquoi, Ichigo est nommée Sakura... La traduction des bruits bizarres émis par Momo a un don pour la rendre encore plus loufoque.


 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs