Mobile Suit Gundam Unicorn Vol.5 : Critiques

Mobile Suit Gundam Unicorn

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Octobre 2025

Avec le soutien du Garancieres, les rebelles du désert lancent l’assaut sur le quartier général de la Fédération Terrienne, à Dakar. Mais loin de n’être qu’une simple bataille pour la liberté, l’attaque devient une vengeance personnelle, sanglante et aveugle. Cette révolte n’était pas celle à laquelle Loni s’attendait. Tandis que les cris de désespoir de Banagher résonnent, la pilote s’interpose entre son père et ses desseins destructeurs…

Le manga Mobile Suit Gundam Unicorn est une montée en puissance progressive que nous pouvons pleinement apprécier depuis le tome précédent. Tandis que la trame s’écarte un tantinet de celle qu’on a connue dans la version animée, très certainement pour être plus fidèles aux romans d’origine, cette suite révèle une densité de plus en plus forte, de manière à cristalliser les éléments narratifs qui font la force de la saga Gundam.

Ainsi s’achève l’assaut de Dakar, dans un tumulte dramatique encore plus poignant que ceux que nous avons connus précédemment. En abordant la guerre sous l’angle de la révolte coloniale et de la guerre sainte, le scénario nous offre une richesse pertinente en plus de faire tristement écho aux événements des dix dernières années, faisant de la saga une œuvre plus contemporaine et visionnaire que jamais. Dès lors, il est aisé pour le lecteur de prendre la place de Banagher en tant que protagoniste altruiste, et ainsi comprendre les mécanismes incorrects du monde ainsi que les tourments de l’humanité. Car l’une des forces de cette histoire, c’est de ne jamais s’ancrer dans un manichéisme total, y compris chez des figures jihadistes absolutistes. Même sur ces personnages, la trame établie par Harutoshi Fukui se dote d’une dimension psychologique bienvenue, traitant ainsi l’humain sous ses pires aspects : aveugle et déterminé dans sa quête de vengeance au nom de la foi.

Et si ce portrait peut paraître sans grande finesse pour certains, la deuxième partie du tome se rattrape largement avec des figures encore plus nuancées, empêtrées dans la boucle infinie du conflit, mais dont certains parviendront potentiellement à s’en extirper.

On ne boude donc pas son plaisir face à une écriture aussi fine, et les différents rebondissements qui parsèment le tout rendent la lecture encore plus magistrale. Le récit progresse très clairement, les manigances des uns et des autres trouvent leurs répercussions, les protagonistes avancent à la place qui leur est due dans ce grand échiquier complexe, et on ne peut qu’admirer la narration sans faille de cette histoire captivante. Et puisque Gundam Unicorn est une œuvre qui récompense les fidèles fans de la saga en s’appuyant sur les événements passés, c’est avec une belle subtilité que certaines séquences font office de véritable bilan de l’Universal Century ainsi que de la figure du Gundam en elle-même.

La version manga de Kozo Omori nous prouve une nouvelle fois toute sa force, non seulement scénaristique puisqu’elle s’appuie sur une base déjà solide, mais aussi esthétique et narrative puisque le visuel du mangaka fait toujours son office. Loin d’être un banal produit dérivé comme nous avons pu en connaître dans les années 2000 (difficile de ne pas repenser aux purges que sont les mangas Wing et SEED), Gundam Unicorn excelle dans sa relecture d’une œuvre magistrale et charnière pour le calendrier du Siècle Universel. Assurément le meilleur de ce que peut proposer Gundam en termes d’écriture et de thématiques.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction