Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 21 Février 2025
La colonie Industrial 7 est devenue un champ de bataille pour les forces de la Fédération terriennes et celles de Neo Zeon, dit les « Manchettes ». Fuyant le tumulte, Banagher finit à bord du Gundam Unicorn, prototype mis au point par la Fondation Vist, avec lequel le jeune homme fait jeu égal avec Marida, la pilote de Neo Zeon du Kshatriya. Lors de la bataille, Banagher regagne ses souvenirs d’enfance. Puis, récupéré par le Nahel Argama affilié à la Fédération, le garçon est sur le point de comprendre les réels enjeux derrière cette nouvelle lutte ainsi que le rôle de l’Unicorn…
Après un premier tome particulièrement riche par son contexte et ses événements, la suite du manga « Gundam Unicorn » se pose davantage et prend le temps de narrer ses séquences d’action aussi bien que ses moments de répit par lesquels le background de ce morceau de Gundam s’étoffe grandement. Il faut dire que la trame succède à l’équivalent de pas moins de trois séries animées et un film (sans tenir compte de certains spin-offs tels que « Gundam 0083 »), rendant l’ampleur du récit forte. Pour un lecteur qui s’attaque aux mangas Gundam selon l’ordre de parution proposé par les éditions Vega, c’est un rythme plus posé appréciable qui est offert. Kozo Omori prend ainsi le temps de dépeindre ses affrontements et amener leurs dimensions psychologiques quand les séquences hors combat donnent de la clarté au contexte géopolitique et de la teneur au rôle de chaque faction. L’idée étant de comprendre pourquoi la Boîte de Laplace semble si importante pour les deux grands camps en action, l’exercice est réussi au sein de ce deuxième tome. Cette cadence plus posée ne suffit pas à remplacer l’expérience de visionnage des œuvres Gundam évoquées, mais voilà qui permettra au néophyte de se plonger un peu plus dans la richesse du récit, « Unicorn » étant toujours aujourd’hui l’un des morceaux de la saga les plus passionnants.
Car c’est en comprenant ces enjeux que le récit gagne en promesse. À présent, le lecteur ressent bien l’ampleur du récit qui ne consiste pas uniquement en une querelle de pouvoir entre deux factions avides, mais découle d’une véritable histoire politique. Difficile aussi de percevoir un réel ennemi si ce n’est le doute que l’on ressent face à Full Frontal et sa puissante aura qui le dépeint comme un antagoniste. La pleine force de Gundam s’apprécie alors, incluant un manichéisme modéré de manière à percevoir du bon et du mauvais de chaque côté. Plus que les camps, ce sont bien les personnages que le récit nous permet de juger, avec des figures qui semblent déjà avoir des nuances à apporter et des histoires plus personnelles à narrer.
Et pour les fervents admirateurs de la version animée (à juste titre), on aperçoit déjà le potentiel de la version manga de Kozo Omori en termes de nouveautés. Puisque celle-ci se base sur les romans de Harutoshi Fukui et non sur les OVA, quelques petits changements sont à observer, notamment en ce qui concerne le passé de Banagher qui est déjà beaucoup plus limpide. On y perd un poil en subtilité, mais cette définition du protagoniste aidera certainement les lecteurs néophytes à s’attacher davantage au héros de cette histoire.
Un deuxième volume convaincant, donc, que ce soit par sa manière de mieux poser les enjeux, son entrée de plain-pied dans l’histoire de « Gundam Unicorn » et ses grandes ambitions, ou tout simplement pour le trait de Kozo Omori qui garde un certain cachet, même si on est loin du travail inimitable de Yoshikazu Yasuhiko en termes de lecture de l’action. Maintenant qu’on est pleinement convaincus de cette adaptation, difficile de ne pas attendre la suite avec une certaine curiosité, notamment le troisième volume qui proposera déjà son lot de rencontres marquantes.