Mobile Suit Gundam The Origin - Deluxe Vol.5 : Critiques

L’intense bataille de Jaburo s’est soldée par une victoire des forces fédérales. Tandis que le White Base se prépare à partir vers de nouveaux horizons avec un équipage enrichi, Sayla ne peut oublier sa récente rencontre avec Char Aznable qui ne serait autre que son frère : Casval. Le temps remonte sur plus de dix ans, en l’année 0068 du Siècle Universel, quand Side-3 se faisait encore appeler République autonome de Munzo. Zeon Zum Daikun, figure majeure du mouvement indépendantiste des spacenoïdes, décède avant de prononcer un discours clé. Un drame majeur non seulement pour l’Histoire, mais aussi pour les deux héritiers du leader politique, Casval et Artesia, qui se retrouvent plongés dans un tumulte voué à affecter leurs destinées…

Nous sommes désormais à un cap de Mobile Suit Gundam – The Origin, la version revisitée de la toute première série animée Gundam par le maître Yoshikazu Yasuhiko. Le précédent volume pouvait être considéré comme une fin de premier acte via une bataille imposante, plus que dans l’œuvre originale, et qui faisait office de grande étape dans le parcours du White Base et de son équipage. Le premier chapitre de ce nouvel opus confirme cette vision avec un nouveau voyage qui s’amorce pour nos héros, accompagnés par quelques soldats supplémentaires qui apporteront des interactions nouvelles.

Ça, c’est pour la prochaine partie centrée sur l’actuelle guerre. Car dès ce tome, le mangaka s’offre un luxe que nul n’aurait soupçonné à l’époque : un long flashback qui remonte à plus de dix ans en arrière, sur la colonie qui deviendra la République de Zeon. En partant d’une situation directement liée aux jeunes Char et Sayla d’époque, sous leurs identités de Casval et Artesia, Yas livre un drame humain saupoudré de cours d’histoire où les complots politiques marquent d’une encre vénéneuse et indélébile le chemin des deux enfants, assez purs quand on les découvre, et par conséquent bien loin de ceux qu’ils seront durant la Guerre d’Un An.

Un changement drastique du récit, donc, où tout n’est que perfection. Le lecteur étant maintenant accroché au récit et à son univers, cette découverte digne d’un manuel d’Histoire s’empare de nous tandis que se dresse une évolution poignante des deux protagonistes de cet opus : Casval et Artesia. Le drame humain de Gundam n’aura jamais été aussi fort, et la tragédie est renforcée par sa montée crescendo après quelques moments intenses, mais aussi quelques phases de quiétude qui nous permettent d’apprécier l’épanouissement des deux jeunes frères et sœurs. L’innocence de la future Sayla est un élément narratif clé pour apprécier cette descente aux enfers, un destin familial rompu par le cycle de la vengeance qui nous permet de mieux comprendre le personnage de Char Aznable en plus de renforcer son inégalable charisme.

Gundam – The Origin nous offre donc le meilleur de lui-même à cet instant précis, narrant le passé en s’appuyant sur nos connaissances du présent. Une qualité presque paradoxale puisque les robots sont quasiment absents du volume, et qu’aucun Gundam n’est au rendez-vous. Pour les lecteurs qui découvrent le chapitre « The Origin » par cette réédition, le plaisir sera prolongé dans les opus suivants, car c’est désormais l’ascension de Char et la mise en place des rouages menant à la Guerre d’Un An qui nous seront présentés. Tout un programme que les plus anciens ont hâte de redécouvrir par l’écrin de cette édition deluxe !