Mob Psycho 100 - Reigen : Critiques

Mob Psycho 100 - Reigen

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Décembre 2023

Presque trois ans après la conclusion en France de Mob Psycho 100 en octobre 2020, les éditions Kurokawa se sont enfin décidées, au mois de juillet dernier, à publier dans notre langue le spin-off officiel de l'oeuvre: Reigen, nommé dans notre pays Mob Psycho 100: Reigen -Médium niveau 131 max-, et où l'on trouve toujours ONE à la fois au scénario et au dessin. Cette oeuvre a vu ses 7 chapitres être prépubliés à rythme irrégulier au Japon sur l'application de lecture en ligne Manga One à partir du 19 mars 2018 (donc seulement quelques semaines après la conclusion nippone de la série-mère en décembre 2017), avant d'être regroupés en un unique volume relié d'environ 190 pages qui est paru là-bas le 19 février 2019.

Reigen prend donc pour personnage principal... Tomé Kurata (si si), lycéenne que les connaisseurs de Mob Psycho 100 connaissent déjà bien. Adolescente passionnée depuis longtemps par tout ce qui est occulte, elle essaie toutefois, auprès de ses camarades de classe, de cacher sa passion, notamment en essayant d'avoir des conversations plus tendance au lycée afin de ne pas passer pour une ringarde, ce qui a souvent un succès assez mitigé puisque la jeune fille se force et n'est finalement pas elle-même. Alors pour compenser ça, elle a décidé de se faire engager au Bureau des esprits et autres trucs, agence dont elle a entendu parler en bien et qui, selon les dires, s'occupe de résoudre les problèmes des gens tourmentés par des phénomènes inexplicable et d'exterminer les esprits maléfiques. Elle y rencontre Reigen, l'escro... hum, le directeur de la petite société, et son employé Serizawa, un authentique détenteur de pouvoirs psychiques qui, là aussi, est déjà bien connu des fans de la série-mère. Saura-t-elle se faire une place au bureau, voire affirmer au grand jour sa passion pour tout ce qui est de l'ordre du paranormal ?

Le one-shot a beau être au nom de Reigen, c'est bel et bien Tomé qui en est la figure-phare, dans la mesure où c'est elle qui va le plus évoluer au fil des chapitres. On la voit tour à tour essayer de s'incruster en tant qu'employée passionnée et admirative alors que Reigen n'a pas forcément besoin d'elle, rencontrer notre cher Smile, déborder d'envie d'en apprendre plus sur les esprits, se mettre en tête de se trouver elle aussi un pouvoir, prouver qu'elle est sérieuse auprès du dirigeant du bureau, évidemment se mêler d'affaires potentiellement trop dangereuses pour elle... Et si son parcours est intéressant, c'est à la fois parce qu'il transpire de passion de sa part, mais aussi parce qu'on la sent évoluer, ne serait-ce que vis-à-vis de ses copines du lycée, en essayant d'aider l'une d'elles quand elle est a priori en danger, et surtout en apprenant à affirmer ses spécificités auprès de ses camarades, quitte à partager entre elles et sans jugement les passions les plus particulières des unes et des autres, pour un résultat forcément bénéfique. Et cette évolution, Reigen, Serizawa et Smile, à leur manière, n'y sont pas étrangers.

C'est là que le rôle de Reigen au gré des chapitres et des petites aventures trouve sa saveur. Bien sûr, ONE ne manque aucune occasion de souligner la part d'escroquerie du bonhomme que le lectorat, contrairement à la plupart des personnages, capte très bien. Se frottant lui-même à certaines épreuves (un rival en la personne de Dozen Roshuto, un esprit maléfique particulièrement coriace et qui servira de fil conducteur) et devant composer à des soucis liés à Tomé (l'arrive d'un autre "passionné" de paranormal qui est Origo Hashida, l'obligation d'apporter son aide à la camarade soi-disant "hantée" de la lycéenne), Reigen amuse facilement dans sa manière de surtout compter sur Serizeawa pour ce qui est réellement paranormal et dans sa façon de se sortir de certaines situations presque par chance. Et pourtant, derrière ces aspects peu reluisants assez rigolos, il sait également montrer ses bons côtés, notamment dans une dernière partie de tome où il se met dans une situation très périlleuse (en comptant sur un inévitable caméo) dans l'unique but de sauver la vie de sa disciple autoproclamée.

On se retrouve alors avec un court spin-off qui se tient bien et qui,sans être foncièrement indispensable, se révèle efficace en tirant bien parti de ses personnages, et en prolongeant un petit peu le plaisir ressenti dans l'attachant univers de Mob Psycho 100.

Enfin, du côté de l'édition française, c'est du tout bon: la jaquette reste proche de l'originale japonaise tout en s'offrant un vernis sélectif sur le logo-titre, le papier souple et opaque permet une qualité d'impression très convaincante, le lettrage signé AQ est soigné, et la traduction assurée par Frédéric Antoine et Yayoi Shikata s'en sort très bien en restant dans le ton de la traduction de la série-mère qui, elle, était l'oeuvre de Frédéric Malet.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction