Mix Vol.16 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Avril 2023

Tout comme pour les tomes 14 et 15 qui étaient parus simultanément début juin 2022, les éditions Delcourt/Tonkam nous offrent une double-ration de MIX en ce mois d'avril avec l'arrivée des volumes 16 et 17, et à la base on n'a clairement aucune envie de s'en plaindre: l'éditeur n'abandonne aucunement la série qui reste plutôt de niche, une double-dose de Mitsuru Adachi ne se refuse jamais, et ces deux tomes arrivent pile quand démarre la saison 2 de l'adaptation animée sur la plateforme ADN. Seulement, il ne faut pas que ce genre de sortie se fasse au détriment de la qualité éditoriale, et malheureusement celle-ci est très décevante sur ce 16e opus. Non pas au niveau du papier, du lettrage ou de l'impression: tout ceci reste très honnête ici. En revanche, il y a un sérieux problème de traduction et surtout de relecture, qui peut finir par entâcher considérablement le plaisir de lecture à un lectorat attentif. Ayant encore changé de traducteur (on a cette fois-ci Akinori Matsumoto aux commandes, après avoir eu le Studio Babel Gomme juste pour les volumes 14 et 15 l'année dernière, et avant ça Margot Maillac, soit trois traducteurs différents en peu de tomes, donc comment offrir une constance dans le naturel des textes ?), la série souffre, dans ce tome, non seulement de plusieurs tournures de phrases vraiment poussives, mais aussi d'un nombre invraisemblable de coquilles, en particulier dans la première moitié du volume (mais il y en a aussi un paquet dans la deuxième moitié). Une contradiction dès les premières pages (on nous parle de 15 ans page 6 et de 10 ans page 7...), "vous faites du progrès" au lieu de "des progrès", "Otomi sera devenu" au lieu de "devenue", "ne serait-ce un petit moment" au lieu de "qu'un petit moment", "la finale, ce jouera" au lieu de "la finale se jouera", "que des souvenirs" au lieu de "que de souvenirs", "des drames humains, se jouent les unes après les autres" au lieu de "les uns", "la moitié des équipes, finit leur histoire" au lieu de "finit son histoire" ou "finissent leur histoire", "peut importe" au lieu de "peu importe", "ennerve" au lieu d'"énerve", "tu dit" au lieu de "tu dis", "qeul" au lieu de "quel"... et ce n'est qu'un échantillon, car on ne va pas toutes les faire. Ce ne sont jamais des coquilles empêchant la bonne compréhension du récit, 3-4 petites coquilles dans un tome ça peut se tolérer, et puis il y en a sans doute que ça ne gênera pas. Mais le fait est qu'accumuler autant de coquilles, pourtant évitables avec une simple relecture, ça en dit long sur l'implication éditoriale... Personnellement, ça m'a pourri la lecture, et ça se ressentira dans la note.

Maintenant que cette mise au point est faite, il est évidemment temps de parler du récit en lui-même... qui suit tout simplement son cours ici, sans gros chambardements, car basée sur un schéma on ne peut plus simple: les éliminatoires régionales de Tokyo-Est pour le championnat national de baseball lycéen s'apprêtent à démarrer. Et pour sa deuxième année, l'équipe de Meisei emmenée par les frères Tachibana est placée en tête de série ! Le chemin pour peut-être atteindre le Koshien s'annonce long car plusieurs matchs attendent nos héros, et ce volume se consacre tout simplement à ces différents matchs qui, globalement, ne sont qu'une formalité, les vrais enjeux étant voués à démarrer avec les demi-finales, ou éventuellement les quarts de finale. Et c'est précisément quand se prépare un match contre un adversaire plus intrigant que s'achève le présent volume.

Cette succession de matchs étant une étape inévitable mais sans enjeux particuliers, Mitsuru Adachi préfère les faire défiler très vite, en ne s'y intéressant qu'en surface, ce qui donne lieu à un tome ne cherchant jamais à être surprenant. En revanche, ce n'est pas pour autant que la lecture devient ennuyante, loin de là ! L'expérimenté mangaka a effectivement plus d'un tour dans son sac, que ce soit en exploitant honnêtement certaines figures comme Akai, Natsuno et bien sûr les frères Tachibana, et nous faisant vivre certaines choses à travers d'autres regards (certains adversaires actuels ou futurs en tête), en esquissant encore quelques petites choses sur le temps qui passe ou sur le contexte de la famille recomposée de nos héros, ou évidemment en renvoyant une nouvelle fois le récit de MIX à des événements de Touch. Sur ce dernier point, Adachi démontre encore et toujours toute sa subtilité narrative, puisque les personnes ne connaissant pas Touch ne seront pas gênées, tandis que les fans de longue date d'Adachi se régaleront en repérant, éventuellement avec une pointe de nostalgie, les petites références à la série culte de l'auteur.

Malgré une édition aux fraises, la lecture de MIX reste toujours un plaisir. L'oeuvre n'est pas dans sa phase la plus passionnante avec ce tome 16, mais il s'agit malgré tout d'une étape inévitable, et celle-ci reste efficacement portée par toute la science de la narration d'un auteur qui n'a plus rien à prouver.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs