Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 20 Mars 2024
Les trois écolières formant le groupe de justicières "Colors" se sont donné pour mission de protéger leur quartier, ce qu'elles font depuis déjà quelques tomes... à leur manière, bien sûr. Et pour toujours mieux préserver la tranquillité des habitants (qu'elles sont les premières à venir déranger, en fait), elles ne manquent pas d'idées: fabriquer un flingue (bon, un pistolet-baguettes, en vrai), se mettre en quête d'un robot géant qui dormirait quelque part dans le quartier, ou chercher à tout prix des affaires à résoudre quitte à quasiment les inventer elles-mêmes, sont quelques-unes des nouvelles lubies qu'elles se créent ici, pour notre plus grand plaisir !
Mais quand Yui, Sacchan et Kotoha ne s'adonnent pas à leurs activités de protectrices du quartier, que font-elles ? Eh bien, rien de bien différent de d'habitude: elle s'amusent, laissent aller leur imagination enfantine pour trouver toutes sortes d'amusements: changer de coiffure entre elles, faire une farce à Saitô, jouer aux pistolets à eau en période de forte chaleur, se faire un petit jeu de rôle décalé où chacun joue un membre d'une famille...
Si les idées ne vont pas forcément très loin (d'autant plus que chaque chapitre indépendant reste court), il y a toujours un réel plaisir à suivre ces enfants dans ce calme quartier qu'elles sont souvent les premières à animer. Et si la recette fonctionne toujours aussi bien, c'est en grande partie grâce au style de Katsuwo, toujours aussi soigné.
Ici, le mangaka exploite assez bien ses figures secondaires mêmes si elles sont un peu plus discrètes: Saitô qui est toujours là en guise de bonne poire, Nonoka qui participe gentiment aux délires enfantins des trois fillettes... sans oublier les simples passants, se demandant ce qui se passe, ou observant juste tout ça avec le sourire.
Là, il y a toujours une volonté du dessinateur de bien croquer le quartier d'Ueno, quasiment un personnage à part entière, dont on continue de découvrir certains recoins, certains secrets (comme une station de gare condamnée), certains événements avec immersion sous son dessin photoréaliste.
Et puis, tout simplement, il y a toujours les designs ronds, clairs et expressifs qui se prêtent très bien à ce genre de série. Par exemple, comment ne pas ressentir un certain bien-être en regardant les frimousses joyeuses de ces trois chipies lors de leur partie de pistolets à eau, ou en observant Kotoha faire le "bilan" de son quotidien avec ses deux copines dans le dernier chapitre ?
A l'arrivée, on le redit encore: Mitsuboshi Colors est une série qui ne va pas chercher loin ses idées, mais grâce au style graphique de Katsuwo, à la mise en valeur du quartier d'Ueno et au côté feel-good que dégagent toujours les trois jeunes héroïnes dans leurs différents petits jeux de chaque instant, on ressort toujours content de cette petite lecture sans énorme prétention, si ce n'est celle de nous procurer un peu de bien. Une petite note d'iyashikei qui est toujours plaisante.