Mission Yozakura Family Vol.1 - Actualité manga
Mission Yozakura Family Vol.1 - Manga

Mission Yozakura Family Vol.1 : Critiques

Yozakura-san Chi no Daisakusen

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Avril 2021

Lycéen Taiyô Asano refuse tout rapprochement social : La perte de sa famille dans un accident de voiture fut une trop grosse peine, et il ne veut pas réitérer la sensation en s'attachant de nouveau. Reste une exeption, son amie d'enfance, la jolie Mutsumi Yozakura. Sous-directeur du lycée, Hirukawa semble vouer une adoration un peu trop douteuse pour la demoiselle, et pour cause : Il en est son grand-frère particulièrement protecteur. La famille Yozakura est une lignée d'espions aguerris, et voilà que le plus âgé des frères a pris en grippe le pauvre Taiyô. Afin d'éviter le meurtre par Hirukawa, il ne lui reste qu'une option : Épouser Mutsumi, et intégrer légitimement la famille. Un choix qui, évidemment, le propulsera dans un monde de l'ombre qu'il ignorait.

Le Shônen Jump cherche assurément ses nouveaux représentants dignes. Il faut dire que bon nombre de séries populaires se sont récemment achevées dans la revue, comme The Promised Neverland, Demon Slayer ou We Never Learn, sans compter un certain My Hero Academia qui, selon des interprétations, pourrait approcher de son arc final. Mission Yozakura Family pourra peut-être prétendre à faire partie de cette nouvelle vague de séries fortes. Lancé en 2019 sous le titre Yozakura-san Chi no Daisakusen, le manga est l'oeuvre de Hitsuji Gondaira, un auteur ayant lancé sa carrière professionnelle en 2011 mais ne rencontrant le vrai succès que maintenant. Il tenta déjà une série dans le Jump avec le très court Poro no Ryûgaku-ki, poussé vers la sortie avec son deuxième tome. Au Japon, Mission Yozakura Famile verra son huitième tome paraître quelques jours après la parution de cette chronique. La dizaine d'opus approche, chiffre symbolique, aussi le titre de Gondaira peut rendre curieux rien que pour son petit chemin parcouru.

Avec Spy X Family, le thème de l'espionnage semble être un credo qui fonctionne. Ce premier tome de Mission Yozakura Family prouve que l'auteur cherche à s'approprier l'idée, via une formule pour le moment mais propice à l'efficacité de la lecture. Un long chapitre d'exposition d'abord, avant qu'on soit rapidement plongé dans le bain aux côtés d'une famille extravagante exerçant une profession peu commune, la cible du focus étant le jeune Taiyô Asano qui devra se faire à sa nouvelle vie rocambolesque. Et contrairement à ce que pourrait promettre une part du synopsis, la romance n'est qu'au troisième plan dans cette amorce de série. Le cœur de l'intrigue, c'est ce qu'implique rejoindre la famille Yozakura, les particularités de ses membres, et les missions auxquelles la fratrie est conviée.

Tout le seul dépend alors de la manière dont Hitsuji Gondaira pouvait croquer cette formule, et force est de constater que le résultat est plaisant. A la manière d'un début de Reborn ! d'Akira Amano, les tranches de vie et missions périlleuses se succèdent, avec au rendez-vous une donne dose d'action et pas mal d'humour. Le tout est de rendre le concept d'espionnage assez barré pour qu'il soit propice à tout et n'importe quoi, ce qui est chose réussie dans ce tome. Entre l'entraînement d'un frêle Taiyô dans une demeure bourrée de piège ou une mission de récupération d'otage, le titre présente avec précision son univers, ses codes et son ton. Chacun sera sensible ou non aux gags, notamment en ce qui concerne un grand-frère particulièrement toxique en la personne de Hirukawa, qui n'est pas totalement remis en question. Mais la dimension absurde a le mérite de fonctionner, et les gags ne tombent jamais à plat, rendant l'harmonie humour/action d'autant plus efficace. La lecture reste alors dynamique tout en étant barrée, ce qui n'exclue pas la possibilité de développements futurs plus denses.
La série offre bien des possibilité. Et quand bien même ce premier tome est loin de renouveler son genre, on peut être curieux de voir la progression de l'oeuvre.

C'est aussi visuellement que ce premier tome séduit, tant la patte de Hitsuji Gondaira est particulièrement dense pour une première œuvre véritable longue. Son trait est précis et n'a pas l'aura balbutiante que peuvent avoir des auteurs débutants, ce qui montre que l'artiste a déjà effectué un certain chemin depuis ses premiers travaux publiés, en 2011. Outre une générosité du côté des designs, on salue la finesse de son style mais aussi son découpage globalement efficace et nerveux. A l'instar de sa formule, le mangaka sait comment divertir. Et quand bien même on ne rirait pas aux éclats devant les différentes pointes d'humour, les planches parviennent à créer le divertissement et à capter notre intérêt sans mal.

Il faudra peut-être laisse un temps à Mission Yozakura Family pour cristaliser sa formule, trouver un équilibre et potentiellement lancer un plus grand scénario. Reste que nous avons là un bon petit début de série aussi drôle qu'explosive, une aventure proposée aux côtés de personnages loufoques et attachants globalement, sauf en ce qui concerne la figure du grand-frère dont l'introduction est plus délicate. A suivre sur le long terme, mais le manga d'espionnage de Hitsuji Gondaira a du potentiel. C'est certain.

Concernant l'édition, Kana offre son habituel format shônen souple, une évidence pour un titre tiré du Jump. La jaquette profite d'un effet de dorure argentée sur son titre, ce qui suffit à apporter un petit cachet. Côté traduction, Frédéric Malet signe un texte toujours dynamique et sait adapter les gags le plus efficacement possible, une très bonne chose donc.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs