Misérables (les) Vol.3 - Manga

Misérables (les) Vol.3 : Critiques

les misérables

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 18 Novembre 2015

Le Maire Madeleine sauve in extremis Fantine de l’autoritaire Javert, bien décidé à l’envoyer croupir en prison. Devenu un homme de bien agissant avec sa conscience, le sombre passé de Madeleine le rattrape lorsque Javert lui fait une surprenante annonce : le criminel répondant au nom de Jean Valjean aurait été retrouvé… Le repenti serait-il prêt à renoncer à tout ce qu’il a obtenu pour être en paix avec sa conscience et agir au nom de la justice ?

Avec ce troisième tome, la première partie du texte d’origine (sur six) trouve sa conclusion, et ce qu’on pourrait qualifier d’arc scénaristique autour du personnage de Fantine s’achève. On pourrait finalement qualifier ce premier cycle d’introduction puisque le contexte de la grande épopée de Jean Valjean est désormais dépeint et que celui-ci se dirige doucement, mais sûrement du moment où il rencontrera Cosette, l’enjeu phare de l’œuvre qui est d’ailleurs connu même par ceux qui ne connaissent des Misérables que le nom. La fin de cette première partie nous amène ainsi à un constat qui ne surprendra nullement ceux qui ont eu une bonne approche des débuts de la série : l’adaptation manga de Takahiro Arai est une réussite sur bien des points.

D’abord, le roman de Victor Hugo est une force scénaristique puisque l’histoire est respectée par le mangaka qui s’investit à corps et âme pour redonner vie à cet incontournable de la littérature classique. L’auteur prend volontiers son temps pour présenter les premiers pas de Jean Valjean et plus particulièrement les tourments et la rédemption dont il est victime. L’écriture du personnage est tout simplement extraordinaire, utopique diront certains puisque le héros incarne à lui seul l’idée de la Justice la plus pure, mais tout a été si bien mené qu’on se plonge sans difficulté dans la psychologie du personnage, victime de son propre passé. De nombreux éléments entourent ce protagoniste, notamment Javert qui incarne une idée plus terre à terre de la Justice, ou encore Fantine qui, par la tragédie qui la frappe, représente une critique sociale de la France d’époque. Mais plus que des personnages avançant à leur façon, ils convergent automatiquement vers Jean qui trouve en eux des biais de réflexion ainsi que de nouveaux objectifs qui l’amèneront notamment à partir à la rencontre de la petite Cosette.

Bien sûr, le texte de Victor Hugo joue dans la qualité de l’œuvre puisque celle-ci est très fidèle au roman d’origine, mais le travail d’adaptation de Takahiro Arai reste toujours un facteur de taille. On connaissait les talents esthétiques et de mise en scène chez le mangaka, notamment depuis Darren Shan, mais on se surprend ici des planches qu’il présente afin d’approfondir les tourments de Jean Valjean dans l’affaire Champmathieu qui occupe une grande partie de ce volet. Si Hugo maniait la langue française comme personne d’autre, Arai a pour atout son dessin, un dessin qui n’a pas besoin de mots, qui est explicite et suffisamment dense pour mettre en avant les différentes facettes de l’intrigue et toute la densité du protagoniste de l’histoire. Il est alors facile de nous plonger aux côtés du rédempteur et en ce sens, le mangaka a peut-être accompli tout ce qu’il désirait faire sur la première partie de sa série.

Il n’en faut pas plus pour prouver que ce troisième tome est un nouveau grand moment de lecture, un moyen moderne et différent pour proposer ce récit phare de la littérature française. Gageons toutefois que le scénario n’est qu’amorcé et maintenant que le chapitre Cosette commence, l’intrigue proposera de nouvelles ambitions.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs