Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 23 Octobre 2023
La bataille entre le Jin'eikai et les mères du jardin d'enfants s'envenime. Le groupe de femme n'aspire qu'à une chose : la paix dans le quartier, et le bien-être de leurs bambins. Mais les tensions s'enveniment quand Ryûko est kidnappée par l'ennemi, forçant nos héroïnes de l'ombre à planifier une riposte. La bataille décisive contre le clan mafieux approche à grands pas tandis qu'une nouvelle adversaire entre en jeu...
Nous voici déjà à la fin de Mighty Mothers, une conclusion que nous n'envisagions pas de sitôt... et l'auteur non plus, très certainement. Si certains mangas sont prévus sur une durée limitée, la plus grande part des œuvres courte sont des victimes du système éditorial, imposant un succès suffisant pour une poursuite de la parution. Au terme de ce tome, tout porte à croire que l'œuvre d'Eiji Karasuma est malheureusement de cette catégorie.
Pourtant, l'auteur achève dignement les choses, non pas en posant un point final à son histoire, mais en achevant l'arc de la lutte contre le Jin'eikai dans un florilège d'action, offrant à ses lecteurs quelques derniers moments d'adrénaline avant de tirer sa révérence. Ainsi, par les forts enjeux, l'ensemble est particulièrement plaisant à parcourir, bien rythmé, et non avare en quelques surprises qui permettent au scénario de rebondir. Des sursauts qui ne se concrétiseront jamais, ce dernier tome laissant quelques portes ouvertes. Néanmoins, si l'éminence grise de la situation reste invaincue, on apprécie que l'artiste ait pu achever le conflit avec l'infâme Genji Gôya, qui nous offre des moments délicieusement grotesques.
Finalement, le vrai point noir qui impute au mangaka provient d'un nouveau personnage dont la psychologie paraît très bancale, en plus d'être caricaturale. Un tel adversaire aurait pu équilibrer la dichotomie présente dans la série depuis le premier opus, mais son développement est bien trop léger pour qu'on y accorde un vrai intérêt. Néanmoins, difficile de ne pas croire qu'Eiji Karasuma avait des plans un peu plus ambitieux à son sujet, mais qu'il n'a pas eu le temps de les exploiter.
Alors, en admettant d'avance que Mighty Mothers a été annulé en cours de route et que son auteur a dû éviter la casse sur les derniers chapitres, ce troisième et ultime opus reste un divertissement tout à fait louable, pour peu qu'on ait déjà adhéré aux deux premiers opus. Le titre ne restera pas dans les mémoires, mais constitue une lecture pêchue et prenante pour tout amateur de manga underground.