Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 24 Juin 2024
Une nouvelle élève est récemment arrivée au lycée, mais là où tout le monde voit en la jeune mannequin Michiru Ichijô une beauté élancée et d'ores et déjà admirée et très appréciée, Miko, elle, ne distingue qu'une monstrueuse créature tentaculaire. Et Miko a d'autant plus de quoi être inquiète que Michiru, comme possédée par ce monstre, semble totalement obsédée par elle, au point de même harceler quelque peu Yuria de questions pour en apprendre davantage sur notre héroïne... Que lui veut donc cette très collante créature qui l'empêche de voir Michiru normalement ? Parviendra-t-elle encore longtemps à l'ignorer, comme si de rien n'était ? C'est précisément dans l'un de ces petits moments d'inquiétude concernant cette Michiru monstrueuse que notre héroïne, en traversant soudainement la rue, manque de se faire renverser par un camion et doit faire un petit séjour à l'hôpital pour voir si tout va bien. Mais au coeur de l'établissement hospitalier, elle n'est clairement pas au bout de ses surprises...
Tout en entretenant soigneusement le mystère Michiru en début de tome, à la fin mais aussi pendant le séjour à l'hôpital via Rom qui est à nouveau là pour aiguiller un peu Miko, c'est alors surtout le passage de notre héroïne dans l'établissement hospitalier qui fait le sel de ce huitième volume, en premier lieu grâce au soin habituel que Tomoki Izumi met dans les designs terrifiants de ses créatures (certaines, ici, sont vraiment dignes de Silent Hill), et à la manière qu'il a de les faire apparaître: les couloirs de l'hôpital la nuit sont un cadre parfait pour les visions d'effroi soudaines avec un petit parfum de huis-clos, mais c'est aussi sur certains éléments comme les masques des médecins que l'auteur joue plutôt bien pour entretenir le flou dans l'esprit de notre héroïne: les gens qu'elle voit sont-ils toujours vraiment humains ou pas ? Au fil de tout ceci, et avec les petits conseils de Rom, Miko doit encore essayer d'avancer dans son approche de sa malédiction, que ce soit en améliorant sa capacité à distinguer les humains normaux des créatures, ou en essayant de voir s'il est possible de discuter avec certains monstres semblant être moins agressifs et avoir une forme plus humaine.
Voila qui entretient très bien l'immersion, ainsi que les attentes vis-à-vis de la suite. Cependant, le tome ne se limite pas tout à fait à cela puisque le mangaka y joue aussi sur l'entrée en scène de quelques nouveaux personnages secondaires intrigants, à commencer par Sasaki, voisin de chambre de Miko à l'hôpital, et la jeune Chiharu, petite fille qui semble avoir le même pouvoir que notre héroïne ! L'adolescente va-t-elle trouver là une éventuelle camarade d'infortune ? On va éviter d'en dire beaucoup plus pou simplement souligner une chose: la faculté qu'a l'auteur pour, une nouvelle fois, surprendre impeccablement et toucher en seulement quelques pages via les personnages secondaire de ce type. Décidément, il s'agit typiquement du genre de petite surprise certes secondaire et qui, pourtant, amène une grosse plus-value à la série.
Voici un long moment que l'on attendait la suite de Mieruko-chan, puisque le tome 7 était sorti en juin 2023 tandis que ce 8e opus est arrivé en avril dernier. Mais l'attente valait clairement le coup: c'est avec plaisir que l'on replonge dans cette "tranche d'horreur" où Tomoki Izumi, ici, entretient bien l'énigme Michiru tout en nous offrant une séquence à l'hôpital qui brille à la fois pour son cadre bien exploité, pour ses nouveaux designs de monstres et pour ses quelques surprises parfois touchantes.