Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 23 Décembre 2011
Alors qu’elle était venue chercher un cahier, Beth surprend un beau son de violon. De par son entretien avec le violoniste qui n’est autre que Greg, elle se décide à suivre des cours de violon avec l’homme en question. Pendant ce temps, sa relation avec sa petite sœur Amy se détériore dangereusement…
Après un tome 1, n’ayons pas peur des mots, superficiel, on se surprend à rentrer facilement dans le récit. Bien qu’on remarque encore des éléments qui cassent la fluidité du récit comme le fait que par moment les personnages se mettent en mode « gamins miniatures avec une pastèque à la place de la tête », ce qui est totalement inutile, l’auteure réussit enfin à insuffler une ambiance toute particulière et qui colle au thème de la série. On pourra ainsi entre-apercevoir des petits détails par ci par là typiques de l’époque victorienne (fer à repasser, thermomètre, bain, meubles, décoration, …), mais ce sont surtout les costumes de l’époque qui font mouche.
L’auteure réussit, dans un premier temps, à mettre une intrigue principale autour de la relation entre les deux sœurs, Beth et Amy, tout en développant les relations des autres personnages entre eux. Un mélange relationnel entre les protagonistes qui se tissent avec naturel, sans superficialité, …
Kim Hee-Eun met savamment en avant le personnage d’Amy, en retranscrivant habilement les sentiments de celle-ci ; ses souffrances de solitude qui l’ont poussé à rejoindre ses sœurs au célèbre pensionnat et son sentiment de trahison lorsqu’elle a découvert que Beth avait déchiré en petits morceaux sa lettre d’admission. Un conflit fraternel qui rend le lien entre les deux sœurs attachant et bien mis en scène. On ressort de cette histoire avec beaucoup plus d’estime envers l’œuvre et ses personnages.
Une fois ce rapport entre les sœurs plus ou moins calmé, les autres relations entre les divers protagonistes prennent le relais. Rivalité et amour sont maintenant les mots d’ordre. Tout en enrichissant l’univers de « Mes chères filles », l’auteure nous révèle avec brio tous les caractères uniques de ses personnages dans leurs interactions avec autrui. Des interactions qui nous permettent de nous rendre compte de toute la profondeur de certains liens, qui vont au-delà du bête échange. Un simple échange entre deux individus pourra faire comprendre bien plus qu’un message entre les deux concernés, ce qui ne sera pas le cas avec autrui. Le plaisir du lecteur sera de pouvoir capter les sous-entendus en question.
En conclusion, même si Kim Hee-Eun nous propose parfois encore des situations cocasses inutiles, elle arrive, à l’instar du volet précédent, à nous offrir un récit bien rythmé, plus fidèle à l’époque dans laquelle se déroule la série, des relations de tout type qui fourmillent sans pour autant se mêler les pinceaux. On espère que l’auteure continuera dans cette voie…