Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 01 Avril 2025
Le tournoi de l’ouest est sur le point de débuter, et les rivales d’Inori semblent toutes plus talentueuses les unes que les autres. Tendue, la jeune fille ne ménage pas son anxiété quand elle se rend compte qu’elle a oublié ses patins dans le train. Ni une ni deux, Tsukasa fonce récupérer son sac d’affaires aux objets trouvés de la gare, tant qu’il est encore temps ! Seul son sprint pourra tirer d’affaire sa petite protégée…
L’actuelle compétition occupe une grande part de ce volume et met Inori face à des sources de stress aussi variées qu’insolites. L’oubli de ses affaires n’est qu’un moyen comme un autre pour amener une adrénaline forte dans toute cette partie du troisième opus, en plus de placer la fillette face à une détermination sans faille et de renforcer de nouveau le lien fort entre le mentor et sa disciple. Indéniablement, cette suite est riche en beaux moments entre Tsukasa et sa protégée, des instants humains qui se retrouvent d’ailleurs dans d’autres binômes, dont celui forgé par l’entraîneur Yûdai Jakuzure et sa disciple, Ema Yamato.
Mais le point d’orgue de la lecture vient évidemment du passage d’Inori sur la glace, un moment de chorégraphie grandiose et majestueux où le talent de la patineuse débutante est parfaitement calibré. Entre démonstration et progression dans un axe de parcours initiatique en perpétuel mouvement, Tsurumaikada nous en met plein la vue, ce qui est aussi le cas sur l’une des prestations qui suivra. Un moment indéniablement fort qui amène aussi sa petite touche de drame, à l’échelle sportive de l’univers et à celle de ces personnages qui ne veulent pas perdre une minute pour aller de l’avant, ce qui nous mène à une ellipse assez surprenante. Certains pourraient juger la démarche de hâtive, voire simpliste, mais on comprend les intentions de l’auteur après un arc lourd de sens pour Inori et Tsukasa.
S’en suit une transition, une présentation de « l’après » montrant les personnages qui ont muri. De nouveau, on peut être surpris de voir que l’auteur occulte certaines étapes de débuts de la progression d’Inori, mais on suppose que l’idée était de passer aux choses sérieuses. Car il y a encore beaucoup à traiter dans l’ascension sportive de la jeune patineuse, à commencer par sa rivalité avec Hikaru, rivale que l’on peut percevoir comme indétrônable à l’heure actuelle et qui constitue donc le point à atteindre parfait pour l’héroïne. Et, justement, c’est bien le cercle de Hikaru qui justifie un petit chamboulement du côté du club où évolue le duo phare de la série. Déjà aperçu précédemment, le jeune Rioh prend de l’importance, et on apprécie tout particulièrement l’habilité de Tsurumaikada à reprendre sans cesse la thématique de la défiance des enfants face aux adultes, avec un Tsukasa toujours chaleureux et enthousiaste, et par conséquent idéal pour ajouter de la complexité à l’équation.
Bref, Medalist offre une continuité toujours aussi prenante et habile, garnie d’écritures de personnages fortes et de moments de grandiose quand les jeunes sportifs s’expriment sur la glace. Par ces débuts, la série a maintenant fait ses preuves, et on a toute confiance en l’auteur pour une suite prometteuse et de qualité !